Quelques 7 000 personnes appartenant aux communautés indigènes et afro-colombiennes de Bojayá, dans le Chocó (ouest de la Colombie) sont exposées au risque de subir des déplacements forcés et de perdre la vie en raison de l’intensification, sur leur territoire, des hostilités entre le groupe de guérilla Armée de libération nationale (Ejército de Liberación Nacional, ELN) et le groupe paramilitaire Forces d’autodéfense Gaitanistas de Colombie (Autodefensas Gaitanistas de Colombia). Les communautés Unión Baquiaza, Union Cuití, Carrillo, Playita, Mesopotamia et Egoróquera sont en danger. Dans le Chocó, plusieurs dirigeants de communautés ont récemment été assassinés, et les communautés sont constamment menacées par des groupes armés, mais les autorités nationales ne prennent aucune mesure de prévention.
Écrire Des milliers de personnes ont besoin d’une protection urgente
Partout dans l’État du Chocó, les communautés indigènes et afro-colombiennes ont été victimes de graves violations des droits humains durant le conflit qui continue de sévir en Colombie ; des massacres, des déplacements forcés et d’autres graves violations des droits humains sont perpétrés par la guérilla, les groupes paramilitaires et l’armée.
En 2002, un massacre appelé « massacre de Bojayá » a marqué le début d’une des pages les plus violentes de l’histoire de la Colombie, les affrontements entre les FARC et les groupes paramilitaires ayant fait des milliers de victimes. L’inaction de l’État, à l’époque, a été considérée comme un facteur essentiel des conditions ayant favorisé les violations des droits humains subies par les personnes vivant dans les zones touchées par le conflit armé. En 2002, le bureau du médiateur a émis plusieurs alertes, mettant en garde contre l’absence de protection des populations indigènes et afro-colombiennes dans ce secteur, et contre la réaction inadéquate de l’État, qui ont placé ces communautés dans une situation dangereuse.
En 2017, Amnesty International a publié un rapport attirant l’attention sur le climat d’exclusion, d’abandon et d’absence de visibilité de ce territoire, qui découle de la politique des autorités colombiennes et renforce la vulnérabilité de ces communautés, en l’absence de réaction adéquate de la part des institutions de l’État dont l’intervention se borne à une simple riposte militaire.
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