Nasser bin Ghaith a comparu devant la Chambre de sûreté de l’État de la Cour suprême fédérale d’Abou Dhabi le 2 mai. Son affaire a été ajournée jusqu’au 23 mai. Cet homme est un prisonnier d’opinion et fait l’objet d’accusations liées uniquement à l’exercice pacifique de son droit à la liberté d’expression et d’association.
Nasser bin Ghaith a comparu devant la Chambre de sûreté de l’État de la Cour suprême fédérale le 2 mai. Il s’agit de sa deuxième audience depuis sa disparition forcée le 18 août 2015. Pendant l’audience, Nasser bin Ghaith a soulevé la question de sa disparition forcée et de sa détention secrète actuelle, comme il l’avait déjà fait lors de sa première audience le 4 avril. Il a déclaré au tribunal qu’il avait été maintenu en détention secrète pendant près de huit mois aux mains des représentants des Émirats arabes unis qui l’ont torturé en le frappant et en le privant de sommeil. Le juge a rejeté ces déclarations et n’a pas ordonné l’ouverture d’une enquête indépendante sur les allégations de torture et d’autres mauvais traitements formulées par Nasser bin Ghaith. L’affaire a été ajournée jusqu’au 23 mai.
Nasser bin Ghaith fait l’objet de plusieurs chefs d’accusation. Il est notamment accusé d’avoir « commis un acte hostile envers un État étranger », en raison de commentaires qu’il a publiés sur Twitter critiquant le gouvernement égyptien ; d’avoir « publié de fausses informations dans le but de porter atteinte à la réputation et la renommée de l’État et de l’une de ses institutions », sur la base de commentaires qu’il avait faits sur Twitter, déclarant qu’il n’avait pas bénéficié d’un procès équitable dans le cadre de l’affaire des « Cinq des Émirats » ; d’avoir « publié de fausses informations » sur les dirigeants des Émirats arabes unis et leurs politiques ; d’avoir « critiqué de manière offensive la construction d’un temple hindou à Abou Dhabi et monté les citoyens émiriens contre leurs dirigeants et leur gouvernement », en raison d’une publication sur Twitter qui a été mal interprétée d’après ce qu’il a expliqué au tribunal et qui avait pour but de promouvoir la tolérance. Il a enfin été inculpé de « communication et collaboration avec des membres de l’organisation interdite al Islah », car il a rencontré des personnes jugées dans le cadre de l’affaire des « 94 Émiriens », ainsi que de « communication et collaboration avec le parti de l’Oumma, interdit aux Émirats arabes unis ».