Neuf membres de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA Mauritanie), une organisation antiesclavagiste, sont détenus au secret depuis leur arrestation. Le 12 juillet, ils ont été inculpés de rébellion, de recours à la violence, d’agression contre des policiers et des représentants de la justice et d’appartenance à une organisation non reconnue. Ils risquent de subir des mauvais traitements en détention.
Amadou Tijane Diop, troisième vice-président d’IRA Mauritanie, et Abdallahi Maatalla Seck, coordonnateur de la section Sebkha, ont été arrêtés par la police le 30 juin à leurs domiciles respectifs, à Nouakchott. Des agents ont perquisitionné chez Tijane Diop et saisi ses documents personnels et ses ordinateurs portables. Selon sa famille, il souffre d’une pathologie cardiaque et il est possible qu’il ne reçoive pas son traitement en détention. Dans les jours qui ont suivi le 30 juin, sept autres membres et sympathisants d’IRA Mauritanie ont aussi été arrêtés, soit sur leur lieu de travail, soit à leur domicile. Balla Touré, chargé des relations publiques, et Jemal Beylil, Salem Vall et Moussa Biram, tous trois membres de l’organisation, ont été arrêtés le 1er juillet. Hamady Lehbouss, porte-parole, Khatri Rahel Mbareck, coordonnateur du comité de la paix, et Ahmed Hamady, trésorier, ont été arrêtés le 3 juillet, après avoir organisé une conférence de presse pour réclamer la libération de leurs collègues.
Aucun n’a été autorisé à recevoir la visite de ses proches ni de son avocat depuis son arrestation. L’accès a également été refusé à un membre du comité national de prévention de la torture, qui souhaitait obtenir la confirmation de leurs conditions et lieu de détention.
Les neuf militants antiesclavagistes ont été arrêtés après que des personnes qui vivaient depuis au moins 20 ans dans un bidonville du quartier de Gazra, à Nouakchott, se sont opposées à un déménagement forcé. Aucun d’eux ne figure parmi les instigateurs de cette manifestation, à laquelle ils n’ont d’ailleurs pas participé.
Le 12 juillet, ils ont été inculpés de rébellion, de recours à la violence, d’agression contre des policiers et des représentants de la justice et d’appartenance à une organisation non reconnue, avant d’être conduits à la prison de Nouakchott.