Le procès du photojournaliste Mahmoud Abu Zeid, alias Shawkan, a été reporté au 26 mars. Cet homme vient de passer quatre jours à l’isolement. Il s’agit d’un prisonnier d’opinion, détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.
Le 6 février, le procès de Mahmoud Abu Zeid, alias Shawkan, a été reporté au 26 mars. Il se tiendra à l’Institut de police, qui jouxte le complexe pénitentiaire de Tora, ce qui fait naître de sérieux doutes quant à l’équité de la procédure et met à mal la présomption d’innocence. Plusieurs prévenus jugés à cet endroit se sont plaints des conditions dans lesquelles leur procès s’était déroulé : assis derrière une vitre, ils n’entendaient pas les intervenants et n’avaient pas pu participer à la présentation de leur ligne de défense.
Le 5 février au soir, Shawkan a été placé à l’isolement pour quatre jours parce que des surveillants avaient trouvé un téléphone portable en fouillant la cellule qu’il partageait avec d’autres détenus et avaient décrété que l’appareil lui appartenait, alors qu’une autre personne avait déclaré que c’était le sien. À l’isolement, Shawkan était privé des visites de sa famille et n’avait droit, chaque jour, qu’à un petit morceau de pain et un peu d’eau sale. De plus, il ne disposait que d’un seau en guise de toilettes.
Mahmoud Abu Zeid a été arrêté le 14 août 2013 alors qu’il prenait des photos de la violente dispersion du sit-in de la place Rabaa al Adawiya, au Caire. Il est le seul journaliste égyptien à avoir passé plus de 850 jours en détention provisoire, sachant que la durée maximale est fixée à deux ans par l’article 143 du Code de procédure pénale.
Il fait l’objet d’accusations forgées de toutes pièces, qu’il nie sans exception. Il est toujours privé de soins médicaux alors qu’il souffre d’une hépatite C et que son état de santé de détériore. Sa famille a appelé maintes fois le procureur à le libérer pour raisons médicales.