Plusieurs dirigeants d’un syndicat étudiant actuellement en détention au Myanmar risquent de plus lourdes peines de prison car ils font l’objet de nouvelles charges liées à des manifestations auxquelles ils ont participé il y a plus d’un an. Ce sont des prisonniers d’opinion qui doivent être libérés immédiatement et sans condition.
Phyoe Phyoe Aung, secrétaire générale de la Fédération des syndicats étudiants de Birmanie (ABFSU), fait l’objet de sept nouveaux chefs d’accusation pour avoir manifesté sans autorisation, au titre de l’article 18 de la Loi relative aux réunions et manifestations pacifiques. Toutes ces charges sont liées à sa participation à des rassemblements organisés entre novembre 2014 et mars 2015 pour protester contre la nouvelle Loi relative à l’éducation nationale qui, selon les étudiants, limite les libertés académiques.
Chaque infraction est passible de six mois de prison supplémentaires, ce qui signifie que la jeune femme risque maintenant jusqu’à 13 ans d’emprisonnement.
Phyoe Phyoe Aung a été arrêtée le 10 mars 2015 à Letpadan dans la région de Bago, alors que la police réprimait violemment des rassemblements étudiants majoritairement pacifiques. Elle est depuis détenue à la prison de Tharawaddy avec au moins 50 autres manifestants étudiants, inculpés de diverses infractions en lien avec ces événements.
Son mari Lin Htet Naing, alias James ou Aung Thant Zin, lui aussi membre du Comité exécutif central de l’ABFSU, fait l’objet de six nouveaux chefs d’inculpation pour avoir manifesté sans autorisation entre novembre 2014 et mars 2015. Il a été appréhendé le 3 novembre 2015 et était déjà accusé de plusieurs infractions motivées par des raisons politiques pour avoir participé à un rassemblement pacifique le 10 mars 2015 à Yangon, organisé pour dénoncer la violente répression dont ont été victimes les manifestants étudiants à Letpadan. Cet homme est détenu à la prison d’Insein à Yangon et risque jusqu’à neuf ans et six mois de prison.