La communauté autochtone sengwer est la cible de nouvelles menaces d’expulsion. Le 21 janvier, un responsable des autorités locales a annoncé une intensification des opérations de sécurité en vue de « purger » la forêt de ses habitants, qui, selon lui, sont « tous des délinquants et des voleurs de bétail ». Robert Kirotich Kibor, membre de la communauté sengwer, a été tué par balle, et David Kosgei Kiptilkesi grièvement blessé par des tirs lors d’une expulsion, le 16 janvier.
La communauté autochtone sengwer de la forêt Embobut (complexe de Cherangani Hills, montagnes de l’ouest du Kenya) est la cible de nouvelles menaces d’expulsion forcée après une opération menée en décembre 2017 par le Service kenyan des forêts. Selon les dernières informations recueillies auprès de membres de cette communauté, plus de 30 gardes armés du Service kenyan des forêts ont incendié des habitations et détruit des enclos à bétail dans la forêt le 5 février 2018.
Ces événements se sont produits alors que la communauté avait obtenu, le 22 janvier, le renouvellement d’une injonction exigeant des autorités qu’elles respectent le statu quo dans la forêt. De plus, en vertu du droit international, des normes de l’Union africaine en matière de droits humains et de la Constitution kenyane, ces expulsions forcées bafouent les droits fondamentaux des Sengwers, notamment leur droit au logement et à leurs terres ancestrales. La forêt Embobut se trouve dans une zone incluse dans un programme de conservation financé par le Fonds européen de développement de l’Union européenne (UE). Le 17 janvier, l’UE a annoncé la suspension du financement du projet. Les autorités soutiennent que les expulsions vont se poursuivre.
Des membres de cette communauté, notamment ses dirigeants et des défenseurs des droits humains, sont pris pour cibles par les autorités. Le 16 janvier, des agents du Service kenyan des forêts ont abattu Robert Kirotich, 45 ans, et grièvement blessé David Kipkosgei Kiptikesi, 35 ans. Les deux hommes gardaient alors du bétail dans la clairière de Kapkok et aucun des deux n’était armé. Elias Kimayo, dirigeant sengwer et défenseur des droits humains, a été informé par des contacts qu’il était surveillé par les autorités, que ses déplacements étaient suivis via son téléphone et que le Service kenyan des forêts voulait « l’éliminer ».