Vingt-six hommes ont été tués et neuf autres gravement blessés à la prison d’Alcaçuz, dans l’État du Rio Grande do Norte, à la suite de la vague d’émeutes et de conflits entre gangs criminels dans les prisons du nord du Brésil. Les autorités doivent immédiatement enquêter sur ces homicides et mettre en place des mesures pour empêcher d’autres émeutes et meurtres au sein du système carcéral.
Entre le 14 et le 15 janvier, 26 hommes ont été tués et neuf autres gravement blessés au cours d’une émeute et d’affrontements entre gangs criminels à la prison d’Alcaçuz, située dans la ville de Nisia Floresta (État du Rio Grande do Norte, nord du Brésil). Toutes les personnes tuées étaient des prisonniers. Une large majorité d’entre eux ont été décapités, certains ont été écartelés et d’autres brûlés vifs. La prison a été partiellement détruite lors de cette émeute, qui a duré plus de 14 heures. Plus de 8 000 personnes sont incarcérées dans les prisons de l’État du Rio Grande do Norte, dont la capacité est de seulement 3 500 détenus. En mars 2015, les autorités de cet État avaient déclaré ses prisons en « état de calamité » à la suite du nombre d’émeutes qui avaient eu lieu.
Durant la première semaine de janvier, plus de 90 hommes avaient déjà été tués dans des prisons des États de l’Amazone et de Roraima, dans le nord du Brésil, également lors d’émeutes et de conflits entre gangs criminels. Entre le 1er et le 2 janvier, 56 prisonniers ont été tués à la prison d’Anísio Jobim à Manaus, dans l’État de l’Amazone, au cours d’une émeute qui a duré 16 heures. Le 2 janvier, quatre hommes ont été tués à la prison de Puraquequara, également située à Manaus.
Du fait de l’insécurité et des infrastructures ayant été détruites, certains prisonniers d’Anísio Jobim ont été conduits à la prison de Vidal Jobim, fermée en 2016 en raison de sa vétusté ; le 8 janvier, quatre hommes y ont été tués. Le 8 janvier également, trois cadavres ont été retrouvés dans les bois entourant la prison d’Anísio Jobim. Le 6 janvier, au moins 31 hommes ont été tués à la prison de Monte Cristo à Boa Vista, dans l’État de Roraima. Le Conseil national de justice a critiqué la surpopulation extrême et les conditions déplorables des prisons d’Anísio Jobim et de Monte Cristo.
Le Mécanisme national de prévention de la torture a dénoncé les conditions inhumaines du système carcéral de l’État de l’Amazone en particulier, et appelé les autorités à prendre des mesures urgentes. La situation dans les prisons des États de l’Amazone, de Roraima et du Rio Grande do Norte demeure instable. Les autorités doivent adopter sans délai des mesures pour faire face aux tensions dans les prisons liées à la surpopulation et aux mauvaises conditions de détention, et veiller à ce que les conflits entre gangs criminels présents à l’échelle nationale ne se soldent plus par des émeutes et des meurtres.