Le prisonnier d’opinion Mahmoud Mohamed Ahmed Hussein a vu sa détention prolongée à nouveau de 45 jours, alors qu’il est enfermé depuis plus de deux ans en attendant son procès, ce qui est contraire au droit égyptien. Cet étudiant âgé de 20 ans a été arrêté pour avoir porté un t-shirt imprimé d’un logo anti-torture et une écharpe aux couleurs de la « révolution du 25 Janvier ».
Le 7 février 2016, un tribunal du Caire a une nouvelle fois prolongé de 45 jours la détention du prisonnier d’opinion Mahmoud Mohamed Ahmed Hussein, comme l’a rapporté la famille de ce dernier. Le jeune homme est détenu illégalement depuis plus de deux ans dans l’attente de son procès.
Aux termes de l’article 143 du Code de procédure pénale égyptien, tout détenu accusé de faits passibles de la réclusion à perpétuité ou de la peine de mort et n’ayant pas été condamné lors de la période de détention précédant le procès – qui ne doit pas dépasser les deux ans – doit être relâché immédiatement. À travers l’Égypte, plus de 700 personnes sont dans la même situation que Mahmoud Mohamed Ahmed Hussein.
Le 9 février dernier, 14 organisations égyptiennes de défense des droits humains ont publié une déclaration réclamant la libération du jeune homme. Ce texte rapporte que les avocats de la défense ont déposé un recours devant le Conseil judiciaire suprême, la plus haute juridiction égyptienne, pour contester l’ordre de renouvellement de détention du 7 février.
Mahmoud Mohamed Ahmed Hussein, qui a eu 20 ans en prison plus tôt cette année, a été arrêté le 25 janvier 2014 car il portait un t-shirt aux couleurs de l’« Action en faveur d’une nation sans torture » et une écharpe affichant le logo de la « révolution du 25 Janvier ». Il affirme être passé aux « aveux » après avoir subi des actes de torture, notamment des décharges électriques au niveau des testicules, lors de son interrogatoire par un agent de la Sûreté nationale, et avoir été battu plusieurs fois en détention. Il est actuellement détenu au centre pénitentiaire de Tora, au Caire.