Écrire L’ORDRE DE DÉTENTION VISANT AHMED ABDULLAH A ENCORE ÉTÉ RENOUVELÉ

Les autorités égyptiennes ont rejeté le recours formé par Ahmed Abdullah, défenseur des droits humains, contre le renouvellement de son ordre de détention pour 45 jours supplémentaires. Mina Thabet, défenseur des droits humains inculpé aux côtés d’Ahmed Abdallah, a été libéré sous caution mais continue à être visé par des poursuites. Les charges retenues contre ces deux hommes sont fabriquées de toutes pièces et sont en relation avec leur travail en faveur des droits humains.
Le 27 juillet, un tribunal pénal du Caire a rejeté le recours formé par Ahmed Abdullah contre le renouvellement de son ordre de détention provisoire pour 45 jours. La date de la prochaine audience concernant la reconduite de cet ordre a été fixée au 31 août. À cette date, Ahmed Abdullah aura passé plus de cinq mois en détention provisoire.

Entre le 21 juin et le 20 juillet, Ahmed Abdullah a observé une grève de la faim afin de protester contre son maintien en détention et d’attirer l’attention sur le fait que le 21 juin, le Conseil d’État, un tribunal administratif, a annulé la décision du président Abdel Fattah al Sissi de transférer la souveraineté de deux îles de la mer Rouge à l’Arabie saoudite. Ahmed Abdullah avait été arrêté avant des manifestations contre la décision du président de céder ces deux îles. Ahmed Abdullah a déclaré à ses avocats qu’il avait subi des mauvais traitements lorsqu’il a été arrêté par les forces de sécurité, un agent l’ayant frappé à la tête avec la crosse de son arme à plusieurs reprises.

Mina Thabet, un autre défenseur des droits humains travaillant pour la Commission égyptienne pour les droits et les libertés, a été remis en liberté le 18 juin en échange d’une caution s’élevant à 10 000 livres égyptiennes (environ 1 130 dollars américains). La date de son procès n’a pas encore été arrêtée. Ahmed Abdullah et Mina Thabet sont inculpés d’une série de charges fabriquées de toutes pièces au titre de la Loi antiterroriste, un texte très sévère, de la Loi relative aux manifestations et du Code pénal. S’ils sont déclarés coupables, ils encourent une peine pouvant aller jusqu’à la réclusion à perpétuité.

L’arrestation d’Ahmed Abdullah et de Mina Thabet a eu lieu dans un contexte de répression systématique des défenseurs des droits humains égyptiens, qui font de plus en plus l’objet d’interrogatoires, d’arrestations, d’interdictions de voyager et de menaces de gel de leurs avoirs. Ces deux hommes travaillent pour la Commission égyptienne pour les droits et les libertés, une organisation non gouvernementale (ONG) particulièrement active sur le signalement et l’étude des cas de disparition forcée dans le pays.

Ahmed Abdullah, directeur de cette ONG, a été arrêté à son domicile et soumis à des mauvais traitements par des membres des forces de sécurité juste avant des manifestations prévues au Caire le 25 avril. Il fournissait une aide juridique à la famille de Giulio Regeni, un étudiant italien en doctorat âgé de 28 ans qui a disparu au Caire le 25 janvier 2016 et dont le corps a été retrouvé aux abords de la ville le 3 février. Mina Thabet, qui dirige le Département des groupes minoritaires et religieux de la Commission égyptienne pour les droits et les libertés, a été arrêté quelques semaines plus tard, le 19 mai, lors d’une perquisition à son domicile, également situé dans la capitale égyptienne. Cet homme et des membres de sa famille ont été maltraités par des fonctionnaires de l’Agence de sécurité nationale.
Le 18 juin, Mina Thabet a été libéré contre une caution de 10 000 livres égyptiennes (soit environ 1 130 dollars) après qu’un tribunal correctionnel du Caire a ordonné sa remise en liberté le 16 juin. Le parquet a fait appel de cette décision mais a été débouté par un tribunal du Caire le 20 juin.

L’ordre de détention visant Ahmed Abdullah a été systématiquement reconduit depuis son arrestation. Récemment, une audience prévue le 18 juillet a été reportée de deux jours. Le 20 juillet, Ahmed Abdullah a vu sa détention prolongée de 45 jours supplémentaires. Il a formé un recours contre cette décision mais un tribunal pénal du Caire a rejeté sa requête le 27 juillet.

Selon leurs avocats, les deux hommes sont sous le coup de plusieurs chefs d’accusation, notamment de tentative de renverser l’État par la force, d’incitation à des attaques « terroristes » contre des postes de police, de recours à la violence et à l’intimidation pour empêcher le président d’exercer ses devoirs et ses pouvoirs, d’appartenance à un « groupe terroriste », de promotion du « terrorisme » sur Internet, d’incitation à des rassemblements publics mettant en péril la sécurité publique à des fins « terroristes », de diffusion de nouvelles, d’informations et de « fausses rumeurs » et de détention de tracts appelant à la chute du gouvernement et à la modification de la Constitution égyptienne. Parmi les éléments de preuve retenus contre Mina Thabet figurent un agenda orné d’une photo de Marie, la mère de Jésus de Nazareth, et des documents portant sur le droit international relatif aux droits humains (notamment en ce qui concerne les minorités) et sur un parti politique enregistré en bonne et due forme baptisé Parti du pain et de la liberté.

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