Écrire Les organisations de défense des droits menacées doivent être protégées

Le 10 février 2021, une organisation de la société civile a reçu des informations vérifiées sur un projet visant à tuer ou déplacer des membres de l’Association pour le développement intégral et durable de la Perla Amazónica (ADISPA), une organisation œuvrant à la protection des droits de centaines de paysan·e·s (campesinos) de la région du Putumayo (sud-ouest de la Colombie).

Le projet impliquait le déploiement d’un groupe armé appelé Comandos de la Frontera, qui menace les communautés de la zone afin de les forcer à subordonner leurs activités à la volonté du groupe armé ou à quitter la zone si elles refusent.

Nous demandons aux autorités d’accorder des mesures de protection collective à l’ADISPA, en consultation avec ses membres.

L’Association pour le développement intégral et durable de la Perla Amazónica (Asociación para el Desarrollo Integral y Sostenible de la Perla Amazónica - ADISPA) défend les droits et l’environnement de 700 familles, qui représentent près de 1 700 hommes, femmes et enfants, vivant dans la zone de réserve paysanne de la Perla Amazónica (Zona de Reserva Campesina Perla Amazónica, ZRCPA), dans la région du Putumayo (sud-ouest de la Colombie). Il s’agit d’un écosystème fondamental dans la région amazonienne. L’organisation a été officialisée en 2011 et avait été créée en 2008.

En raison de leur rôle de défenseur·e·s des droits humains, des membres de l’ADISPA ont été menacés à plusieurs reprises. Par exemple, depuis 2020, Jani Silva, la représentante de l’ADISPA, a été la cible d’au moins six manœuvres menaçant sa sécurité.

• Le 16 janvier 2020, elle a été la cible de deux actes menaçant sa sécurité. Le premier a eu lieu vers midi, lorsqu’un homme à moto l’a surveillée pendant au moins 10 minutes chez elle. Le second est survenu vers 14 heures, lorsque des inconnus sont venus sur son lieu de travail pour l’observer.

• Le 26 mars 2020, la Commission interecclésiale pour la vérité et la paix (Comisión Intereclesial de Justicia y Paz) l’a avertie que l’on cherchait à l’assassiner.

• Le 17 avril 2020, elle a entendu six coups de feu tirés à moins de 30 mètres de chez elle.

• Le 22 avril 2020, elle a de nouveau entendu trois coups de feu tirés à moins de 50 mètres de chez elle, ainsi que des bruits causés par les déplacements de personnes et d’une moto autour de sa maison.

• En mai 2020, plusieurs médias et organisations de défense des droits humains ont dénoncé la surveillance militaire de plus de 130 personnes, notamment des journalistes colombiens et étrangers, des défenseur·e·s des droits humains et des responsables politiques. Jani Silva faisait partie des défenseur·e·s des droits humains placés sous surveillance militaire d’après ces informations.

• Le 4 décembre 2020, vers 6 heures, le groupe armé se faisant appeler Commandos de la Frontera (Commandos de la Frontière) a distribué un tract stigmatisant contre les membres de l’ADISPA.
D’après la Commission interecclésiale pour la vérité et la paix, depuis la fin de l’année 2020, le groupe armé Commandos de la Frontera a fait savoir qu’il utiliserait tous les moyens nécessaires pour se débarrasser de la zone de réserve paysanne de la Perla Amazónica (Zona de Reserva Campesina Perla Amazónica, ZRCPA). Dans les premières semaines de l’année 2021, ce groupe a déclaré à certains membres des communautés de la zone de réserve paysanne de la Perla Amazónica que l’ADISPA devait disparaître et qu’aucune organisation sociale qui souhaitait travailler sur le territoire ne pourrait le faire si elle désobéissait aux ordres du groupe armé.

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