Écrire Des pasteurs kachins ont été condamnés à quatre ans d’emprisonnement

Dumdaw Nawng Lat et Langjaw Gam Seng, deux pasteurs kachins, ont été condamnés à deux ans et trois mois d’emprisonnment, et Dumdaw Nawng Lat à deux années supplémentaires d’emprisonnement pour des charges qui, selon Amnesty International, sont sous-tendues par des considérations politiques.

L’audience d’appel de Dundaw Nawng Lat et Langjaw Gam Seng a commencé le 4 décembre 2017 dans le district de Lashio (nord de l’État chan). Le 27 octobre, les deux hommes ont été reconnus coupables de soutien à l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA) en vertu de l’article 17(1) de la Loi de 1908 relative aux associations illégales et de possession d’une moto non immatriculée en vertu de l’article 8 de la Loi de 2012 relative aux importations et aux exportations, et ont été condamnés à deux ans et trois mois d’emprisonnement. Ces chefs d’inculpation sont liés au rôle qu’ils ont joué dans une visite organisée en novembre 2016 dans la ville de Monekoe (nord de l’État chan) pour montrer à des journalistes les destructions causées par des attaques aériennes imputées à l’armée birmane.

Dumdaw Nawng Lat a été condamné à deux années supplémentaires d’emprisonnement pour « diffamation » en vertu de la section 500 du Code pénal birman à la suite d’une interview qu’il a accordée à un journal, dans laquelle il a évoqué ces attaques aériennes. Amnesty International pense que ces chefs d’inculpations sont sous-tendus par des considérations politiques et qu’ils sont liés au rôle que ces hommes ont joué dans la dénonciation des violations des droits humains commises par l’armée birmane.

Les deux pasteurs ont été arrêtés le 24 décembre 2016 et inculpés en janvier 2017 après avoir été détenus par l’armée pendant près d’un mois, sans inculpation et sans pouvoir consulter leurs avocats et voir leurs familles. Ils sont actuellement détenus dans la prison de Lashio.

Le conflit armé opposant les groupes ethniques armés et l’armée du Myanmar dans l’État kachin et le nord de l’État chan est entré dans sa septième année. Les combats se sont fortement intensifiés en novembre 2016, lorsque les Frères de l’Alliance du Nord, une nouvelle coalition réunissant quatre groupes ethniques armés présents dans le nord du Myanmar, ont lancé des attaques coordonnées contre des positions des forces de sécurité.

Dans un rapport publié en juin 2017, Amnesty International a recueilli des informations sur des violations des droits humains commises par l’armée birmane à la fin du mois de novembre 2016 dans la ville de Monekoe, où des militaires ont arrêté arbitrairement des dizaines de civils appartenant à des minorités ethniques pour les utiliser comme boucliers humains en les plaçant le long de l’enceinte d’une base située sur une colline. Plusieurs civils ont été tués ou grièvement blessés par des tirs d’armes à feu et de grenades. Voir le rapport en anglais, intitulé “All the Civilian Suffer” : Conflict, Displacement and Abuse in Northern Myanmar (ASA 16/6429/2017, https://www.amnesty.org/en/documents/asa16/6429/2017/en/).

Les autorités du Myanmar continuent d’arrêter et d’emprisonner des personnes uniquement parce qu’elles ont exercé leur droit à la liberté d’expression. La liberté d’expression est reconnue dans l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Au Myanmar, de nombreuses lois répressives imposent des restrictions arbitraires et généralisées au droit à la liberté d’expression, y compris la Loi de 1908 relative aux associations illégales et l’article 500 du Code pénal du Myanmar. En raison de ces lois, les défenseurs des droits humains, les militants pacifiques, les journalistes et les simples citoyens risquent d’être arrêtés et emprisonnés en raison de leurs activités pacifiques.

Amnesty International continue de recevoir des informations faisant état de conditions de détention déplorables dans ce pays, qui ne sont pas conformes à celles définies dans l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus. Ainsi, ces derniers ne bénéficient pas toujours de soins médicaux appropriés, d’eau potable, d’une alimentation nutritive et d’eau pour se laver.

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