Vingt-neuf des 558 patients dans l’attente d’une évacuation sanitaire dans la Ghouta orientale assiégée ont été évacués et transférés dans des hôpitaux à Damas pour y recevoir des soins. Les 529 autres patients ont toujours besoin d’une prise en charge médicale d’urgence.
Le 27 décembre 2017, le gouvernement syrien a approuvé l’évacuation sanitaire de 29 personnes dans un état critique depuis la Ghouta orientale.Cette évacuation a pris fin le vendredi 29 décembre 2017 ; 17 mineurs, six femmes et six hommes ont été transférés dans des hôpitaux à Damas, où ils sont pris en charge pour des blessures ou des maladies graves (troubles cardiaques, cancer et insuffisance rénale, notamment). Assiégée par les forces gouvernementales et proche de Damas, la Ghouta orientale est une région où vivent 400 000 civils.
Selon des professionnels de la santé de la Ghouta orientale, 14 personnes sont mortes alors qu’elles attendaient une évacuation sanitaire. Cinq cent soixante-douze personnes présentant de graves blessures et souffrant de maladies chroniques attendaient le feu vert du gouvernement syrien pour bénéficier d’une évacuation pour raisons médicales depuis le mois de juillet 2017. Des professionnels de la santé ont confirmé les informations selon lesquelles l’accord pour l’évacuation avait été donné à l’issue de négociations ayant abouti à la libération de personnes détenues par l’opposition armée. Ces 29 patients figuraient en tête de la liste des personnes en attente d’évacuation sanitaire en raison de l’urgence de leur situation.
Les 529 autres patients blessés ou malades ont toujours besoin d’une prise en charge médicale urgente. En outre, en vertu du droit international humanitaire, les malades et les blessés ne doivent pas servir de monnaie d’échange ; ils doivent recevoir les soins médicaux qui leur sont nécessaires sans condition. Les médecins et autres professionnels de la santé de la Ghouta orientale ne sont pas en mesure de dispenser des soins médicaux adaptés en raison de la pénurie de matériel chirurgical, de matériel médical et de médicaments, en particulier pour le traitement de maladies chroniques telles que le cancer, les troubles cardiaques et le diabète.
Écrire 529 patients attendent toujours une évacuation sanitaire
En février 2017, les autorités syriennes ont pris le contrôle des quartiers de Qaboun et de Barzeh, qui jouxtent le quartier de Harasta, dans la Ghouta orientale, et ont fermé tous les tunnels de contrebande qui permettaient depuis plusieurs années de faire entrer un minimum de nourriture, d’eau et de fournitures médicales. Le 3 octobre, le gouvernement syrien a renforcé le siège en fermant le dernier point d’entrée dans la ville de Douma, le poste de contrôle d’al Wafideen, empêchant l’accès de l’aide médicale et humanitaire et entravant la liberté de circulation de la population civile. Seuls deux convois d’aide ont été autorisés à entrer depuis lors, mais ils étaient tous deux très insuffisamment approvisionnés pour répondre aux besoins humanitaires de la population, et toutes les fournitures médicales qu’ils contenaient ont été saisies par les autorités. Depuis le mois d’octobre, la situation humanitaire dans la Ghouta orientale s’est fortement détériorée, en raison de l’augmentation fulgurante des prix des médicaments et des produits alimentaires de base, comme le lait et le pain.
En août 2015, Amnesty International a publié un rapport (en anglais) sur le siège illégal de la Ghouta orientale et les attaques contre des biens de caractère civil (https://www.amnesty.org/en/documents/mde24/2079/2015/en/). En novembre 2017, l’organisation a publié un rapport sur les déplacements de masse à l’intérieur de la Syrie (https://www.amnesty.org/fr/documents/mde24/7309/2017/fr/), dans lequel elle dénonçait la stratégie gouvernementale consistant à recourir à des sièges prolongés pour déplacer de force la population locale. Les forces gouvernementales syriennes ont intensifié dans le même temps les frappes aériennes et les tirs d’artillerie sur la Ghouta orientale en utilisant des armes à sous-munitions interdites de fabrication soviétique et des roquettes improvisées, tuant et blessant des civils. Selon l’Observatoire des mines et des armes à sous-munitions (Landmine and Cluster Munition Monitor, http://the-monitor.org/engb/reports/2016/syria/cluster-munition-ban-policy.aspx), ces munitions sont apparues pour la première fois en Syrie après que la Russie a commencé à lancer des attaques de missiles contre des groupes antigouvernementaux, en septembre 2015. Les armes de ce type sont interdites par plus de 100 pays en raison du danger considérable qu’elles représentent pour les civils, dans la mesure où elles frappent sans discrimination. Cela fait maintenant des années qu’Amnesty International appelle tous les États à cesser immédiatement l’utilisation, la production, le transfert et le stockage des armes à sous-munitions et à devenir parties à la Convention de 2008 sur les armes à sous-munitions.
Noms : environ 500 personnes dans la Ghouta orientale
Femmes et hommes
Action terminée