Le 12 décembre, la Cour d’appel de Bahreïn a rendu sa décision concernant Ali Salman, un dirigeant de l’opposition, et l’a de nouveau condamné à neuf ans d’emprisonnement à l’issue d’un nouveau procès. Il s’agit d’un prisonnier d’opinion, emprisonné pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.
Le 12 décembre, après un nouveau procès, la Cour d’appel de Bahreïn a maintenu la peine de neuf ans d’emprisonnement d’Ali Salman, dirigeant de l’opposition et secrétaire général de la Société islamique nationale Al Wefaq, le principal parti d’opposition à Bahreïn. Ali Salman est un prisonnier d’opinion et est maintenu en détention à la prison de Jaww.
Le 17 octobre, la Cour de cassation a ordonné qu’Ali Salman soit à nouveau jugé, rejetant ainsi le jugement de la Cour d’appel rendu le 30 mai 2016 qui augmentait la durée de sa peine de prison, la faisant passer de quatre à neuf ans. La Cour de cassation s’est appuyée sur le fait que les extraits enregistrés de discours d’Ali Salman ne constituaient pas des éléments de preuve suffisants contre lui et que les enregistrements auraient dû être présentés au tribunal dans leur version intégrale. Durant tout le procès, les avocats d’Ali Salman se sont plaints auprès du tribunal du fait que les extraits de ses discours présentés à titre de preuve aient été sortis de leur contexte, et ont demandé que le tribunal puisse les entendre dans leur intégralité, y compris les passages relatifs à la nature non violente des revendications de son parti. Ali Salman doit à présent décider s’il souhaite à nouveau faire appel de sa condamnation devant la Cour de cassation.
Ali Salman avait dans un premier temps été condamné le 16 juin 2015 par la Haute Cour criminelle de Manama, à l’issue d’un procès inique, à quatre ans de prison pour plusieurs accusations, parmi lesquelles « insultes publiques envers le ministère de l’Intérieur » et « appel public à enfreindre la loi ». Le tribunal l’avait acquitté du chef d’accusation d’« incitation à promouvoir la réforme du système politique par la force, la menace ou d’autres moyens illégaux », décision dont le parquet avait fait appel. Ces accusations sont liées à des discours qu’il a prononcés en 2012 et 2014, notamment lors de l’assemblée générale de son parti, au cours de laquelle il avait réaffirmé que l’opposition était déterminée à prendre le pouvoir à Bahreïn par des moyens pacifiques, afin de mettre en œuvre les réformes réclamées par la population lors du soulèvement de 2011 et d’amener les responsables présumés de violations des droits humains à rendre des comptes. Il a également souligné le besoin d’égalité pour tous les Bahreïnites.