Environ 200 personnes du Bâtiment n° 3 à Oulan-Bator, dont un homme handicapé et des familles avec enfants, ont désespérément besoin d’un logement décent. Elles se retrouvent sans chauffage, leurs logements n’ont plus ni fenêtres ni portes, alors que les températures hivernales chutent à - 30 °C. Les autorités doivent immédiatement leur proposer une solution de relogement d’urgence adaptée.
Entre avril et juillet 2015, au moins 28 familles ont quitté le Bâtiment numéro 3 de la 10e unité (khoroo) du district de Sukhbaatar, à Oulan-Bator. Certains habitants ont accepté l’offre de promoteurs privés, qui avaient promis de leur fournir des appartements dans le nouveau bâtiment qui devait être construit. Ils ont déclaré à Amnesty International qu’on leur avait demandé de retirer les portes et les fenêtres dans le but de montrer qu’ils avaient l’intention de partir. Le bâtiment a été vandalisé davantage et est désormais inhabitable.
On ne constate aucun avancement dans la construction du nouveau bâtiment et ceux qui avaient accepté de partir ont reçu juste assez d’argent pour couvrir 12 mois de loyer. Ils n’ont reçu aucun calendrier, et se retrouvent face à un avenir incertain : ils n’auront d’autre choix que de retourner dans le bâtiment n° 3 qui n’est plus habitable, rechercher un autre logement à leurs frais ou se loger chez des proches pendant une durée indéterminée.
Parmi ceux qui n’ont pas accepté l’offre des promoteurs, certains ont fui les conditions insoutenables du Bâtiment n° 3. Cinq foyers cependant, dont un homme souffrant de handicap cloué sur un fauteuil roulant et une famille avec de jeunes enfants, sont restés dans leurs appartements durant l’hiver 2015/16. Depuis avril 2016, cinq autres familles ont été contraintes d’y retourner, le coût du loyer ailleurs étant trop élevé.
À la suite des pressions exercées par les habitants et Amnesty International, l’ancien gouverneur de la capitale a signé un décret le 24 juin 2016, demandant des solutions de relogement pour 10 foyers seulement. Les élections locales le 29 juin, et le changement de gouvernement qui s’en est suivi, ont depuis remis en cause la procédure.