Écrire Un père de famille porté disparu depuis 1 403 jours

C’est aujourd’hui le 55e anniversaire d’Ali Mohammed Mostafa. Ce père de trois enfants a été soumis à une disparition forcée il y a presque quatre ans, et sa famille ne sait toujours rien de ce qu’il est advenu de lui. Ali a disparu le 2 juillet 2013 après avoir été arrêté à son domicile à Damas.

Le 2 juillet 2013, Ali Mohammed Mostafa, homme d’affaire originaire de Masyaf, dans le gouvernorat de Hama, a été arrêté chez lui, à Damas, par les forces gouvernementales syriennes. Ce matin-là, quand elle est rentrée chez elle, son épouse a appris par des voisins que des agents des forces gouvernementales avaient fait une descente à leur domicile, détruit le mobilier, déchiré des vêtements et des papiers, et emmené Ali vers 10 heures. Depuis, malgré toutes ses démarches et ses requêtes incessantes, la famille n’a obtenu aucune information confirmée sur le sort qui lui a été réservé et elle ignore toujours où il se trouve.

Ali Mohammed Mostafa avait déjà été arrêté à deux reprises. En 2006, il avait été interpelé par les forces gouvernementales syriennes après avoir tenté de résoudre un conflit local dans sa ville. Plus tard, au début du mouvement de protestation en Syrie en 2011, Ali a participé à des manifestations pacifiques et s’est impliqué dans un comité local créé pour aider les personnes déplacées qui avaient fui les violences à Hama. Cela lui a valu de passer un mois et demi en prison en août 2011.

Un membre de sa famille proche a déclaré à Amnesty International : « Nous ne savons pas s’il est mort ou vivant. C’est un supplice quotidien. Notre seul souhait est qu’Ali soit parmi nous pour son 56e anniversaire. »

Des dizaines de milliers de personnes ont disparu sans laisser de traces en Syrie. Elles pourraient avoir été victimes de disparition forcée, c’est-à-dire avoir été arrêtées, emprisonnées ou enlevées par des représentants de l’État, ou par des individus agissant pour le compte de celui-ci. Les autorités gouvernementales nient alors que ces personnes sont privées de liberté ou dissimulent le sort qui leur est réservé ou le lieu où elles se trouvent, les soustrayant à la protection de la loi.

En Syrie, les détenus sont coupés du monde extérieur et entassés dans des cellules secrètes surpeuplées, où la torture, la maladie et la mort font partie du quotidien. Sans aucun moyen ou presque de retrouver leurs proches, les familles vivent dans le désespoir de les revoir un jour. Les recherches menées par Amnesty International montrent que les disparitions forcées perpétrées par le gouvernement syrien depuis 2011 s’inscrivent dans le cadre d’une attaque organisée, généralisée et systématique contre la population civile, et constituent donc des crimes contre l’humanité.

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