Le Centre de documentation et d’information de Bolivie (CEDIB) a signalé que son travail en faveur des droits humains et la sécurité financière de son personnel étaient menacés à cause du gel de ses comptes bancaires. Il s’agit de la dernière tentative en date de faire obstacle au travail légitime du CEDIB et c’est un signe inquiétant du rétrécissement de l’espace civique dans le pays.
Le 3 novembre, Juan Rios, doyen de l’Universidad Mayor de San Simon (UMSS), une université publique située à Cochabamba, a ouvert une procédure administrative contre le Centre de documentation et d’information de Bolivie (Centro de Documentación e Información Bolivia, CEDIB), semble-t-il pour tenter de faire obstacle au travail en faveur des droits humains de l’organisation. D’après le CEDIB, le 6 novembre, la Cour départementale de justice de Cochabamba a décidé d’enregistrer préventivement les biens du CEDIB et de geler ses comptes bancaires. Le 28 novembre, sans que le CEDIB en ait été informé, ses comptes bancaires ont été gelés par une ordonnance judiciaire, menaçant le travail en faveur des droits humains de l’ONG et les salaires et la sécurité financière de ses employés et de leurs familles, puisqu’une grande partie des biens financiers gelés correspondent aux salaires et aux avantages du personnel.
Le CEDIB a appris officieusement que l’autorité de supervision du système financier avait ordonné ces mesures le 21 novembre en se basant sur une procédure juridique engagée par Juan Rios. Ne pas avoir notifié le CEDIB des causes et effets de cette plainte et avoir ordonné le gel de ses comptes constitue une violation du droit à une procédure régulière.
En mars 2017, le doyen de l’UMSS avait menacé le CEDIB d’expulsion de ses bureaux, situés dans des locaux de l’UMSS, qu’il occupait depuis 1993. À la suite de ces menaces d’expulsion immédiate avec « le concours des forces de l’ordre » si les locaux n’étaient pas libérés dans les 48 heures et redoutant des violences contre le personnel et les archives, le CEDIB a commencé à déménager ses archives en lieu sûr et a finalement quitté ses bureaux au sein de l’UMSS.