Omid Kokabee, physicien et prisonnier d’opinion iranien, a subi l’ablation du rein droit le 22 avril. Après cinq années de négligence médicale en prison, on lui a diagnostiqué un cancer du rein à un stade avancé. Il a besoin de soins postopératoires spécialisés et d’un traitement contre le cancer. Son pronostic vital sera fortement engagé s’il retourne en prison.
En avril 2016, l’avocat d’Omid Kokabee, Saeed Khalili, a annoncé que ce physicien de 33 ans souffrait d’un cancer du rein à un stade avancé, qui avait nécessité l’ablation immédiate de l’organe touché. Depuis cinq ans, Omid Kokabee se plaignait de douleurs au rein et à l’estomac en détention mais il avait toujours été privé de soins médicaux spécialisés, notamment d’examens de diagnostic. Il a finalement été autorisé à passer une échographie le 26 novembre 2015 à l’hôpital Taleghani (Téhéran), qui a révélé une tumeur de grande dimension au rein droit. Bien que ses médecins lui aient prescrit un examen d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) afin de déterminer la nature de la tumeur, le procureur général de Téhéran n’a donné son accord que le 8 avril 2016. C’est lors de cet examen qu’un carcinome à cellules rénales (cancer du rein) a été diagnostiqué. Depuis l’ablation de sa tumeur, le 22 avril, il se trouve à l’hôpital universitaire de Sina et Amnesty International croit savoir qu’il récupère bien. Toutefois, son traitement pourrait être perturbé à tout moment car cet homme risque d’être renvoyé en prison pour purger le reste de sa peine.
Omid Kokabee attendait depuis des années de passer des examens spécialisés dans un hôpital doté d’un service d’urologie mais les autorités le lui avaient toujours refusé. Elles n’avaient pas donné suite non plus à ses demandes de permission pour raisons de santé. Depuis le début de son incarcération, Omid Kokabee a eu des calculs rénaux et du sang dans les urines à plusieurs reprises. Par conséquent, il s’est rendu maintes fois à l’infirmerie de la prison en se plaignant de douleurs au rein et à l’estomac mais les médecins ne l’ont jamais examiné correctement et se sont contentés de lui prescrire des antalgiques. S’il avait bénéficié des soins médicaux nécessaires en temps voulu, notamment d’examens de diagnostic, son cancer aurait peut-être été diagnostiqué à un stade plus précoce et traité avant qu’il ne se développe davantage. Omid Kokabee souffre de plusieurs autres problèmes de santé, notamment de palpitations, d’un manque de souffle, de douleurs et d’une sensation d’oppression au niveau de la poitrine, ainsi que de douleurs articulaires migratrices (douleurs qui se déplacent d’une articulation à l’autre dans tout le corps). Depuis le début de son incarcération, il se plaint de douleurs dentaires aiguës et a perdu quatre dents. Il a besoin de soins sur quatre autres dents. Il faut aussi qu’il passe des examens pour ses palpitations, ce qui ne peut être fait qu’à l’extérieur de la prison.
Omid Kokabee est un prisonnier d’opinion, détenu seulement pour des charges fallacieuses liées à son refus de travailler sur des projets militaires en Iran et aux contacts qu’il entretient de façon légitime avec des établissements universitaires situés en dehors du pays.