Écrire Une pratiquante du Fa Lun Gong risque l’emprisonnement

Chen Huixia, pratiquante du Fa Lun Gong, a été inculpée pour avoir « pratiqué un culte malfaisant en vue de saper l’application des lois » et risque entre trois ans de prison et la réclusion à perpétuité. Sa famille n’a pas pu lui rendre visite depuis le 3 juin 2016, jour où elle a été arrêtée.

L’acte d’accusation contre Chen Huixia pour avoir « pratiqué un culte malfaisant en vue de saper l’application des lois » a été soumis en décembre 2016 par le parquet au tribunal populaire du district de Yuhua (municipalité de Shijiazhuang). La date de son procès n’a pas encore été déterminée. Si elle est reconnue coupable, elle risque une peine allant de trois ans de prison à la réclusion à perpétuité. L’avocat de Chen Huixia a demandé à examiner son dossier en janvier 2017. Sa demande a été rejetée par le tribunal, qui a affirmé qu’il devait encore vérifier la relation entre Chen Huixia et sa fille, qui a engagé l’avocat à l’étranger.

À la suite des visites de son avocat au centre de détention les 15 décembre 2016 et 13 janvier 2017, il a été confirmé que Chen Huixia est en « bonne » santé et qu’elle n’est plus torturée ou soumise à des séances de « lavage de cerveau » dans le but de la faire renoncer à ses croyances. Sa famille ne connait pas plus de détails. Leur avocat pense que leurs communications étaient enregistrées et qu’on ne leur passait donc que le minimum d’informations. De plus, toutes les demandes de visites du frère et de la sœur de Chen Huixia ont été rejetées.

Chen Huixia a été emmenée par la police le 3 juin 2016. Elle a été sanglée sur une chaise de fer dans un lieu de détention non officiel pendant plus d’un mois avant d’être transférée le 15 juillet 2016 au centre de détention municipal n° 2 de Shijiazhuang, dans la province du Hebei (nord-est du pays). Chen Huixia n’a pas eu d’avocat avant novembre 2016, car beaucoup des avocats contactés par sa famille ont refusé de prendre en charge son dossier parce qu’ils pensaient que les autorités ne leur permettraient pas de défendre une pratiquante du Fa Lun Gong.

Selon sa fille, Chen Huixia a commencé à pratiquer le Fa Lun Gong en 1998, afin de soigner une affection chronique et ses problèmes de santé. Elle a par la suite été détenue pendant environ trois mois en 2003 et, à la suite de sa libération, les autorités ont soumis sa famille à des mesures de harcèlement et d’intimidation.

Le mouvement spirituel du Fa Lun Gong a été qualifié de « menace pour la stabilité sociale et politique » et a été interdit en Chine après que ses pratiquants ont organisé un sit-in pacifique sur la place Tiananmen en juillet 1999. Les autorités ont créé un service spécial, baptisé « Bureau 610 », qui est chargé de superviser la répression du Fa Lun Gong et des autres « cultes hérétiques ».

En conséquence, des dizaines de milliers de pratiquants du Fa Lun Gong ont été détenus arbitrairement, l’objectif étant de les faire renoncer à leurs croyances spirituelles, souvent au moyen d’actes de torture et d’autres mauvais traitements. Depuis l’abolition en 2013 des centres de « rééducation par le travail », les autorités chinoises recourent à d’autres formes de détention arbitraire, notamment à des poursuites pénales.

La torture et les autres formes de mauvais traitements sont fréquentes, quel que soit le type de détention, bien que la Chine ait ratifié le Convention des Nations contre la torture en 1988. Par ailleurs, Amnesty International reçoit régulièrement des informations faisant état de décès en détention, souvent à la suite d’actes de torture. Les autorités des établissements pénitentiaires et des centres de détention ont également recours à d’autres détenus et à des "chefs de cellule" pour surveiller le comportement des détenus et infliger aux récalcitrants des sanctions, parmi lesquelles figurent la privation de sommeil, le maintien dans des positions douloureuses ainsi que d’autres formes de torture et de mauvais traitements physiques ou mentaux.

Le système pénal en Chine peut être divisé en trois phases distinctes : la phase d’enquête menée par la police ; la phase de poursuites, au cours de laquelle le parquet approuve les éléments de preuve initiaux nécessaires pour arrêter un suspect et lance une enquête plus approfondie visant à inculper ou non le suspect ; et enfin la phase finale de procès menée par les tribunaux. Comme pour les années précédentes, le taux d’inculpation en 2015 dépassait les 99,9 %. Il est donc primordial de faire part des motifs de préoccupation le plus tôt possible au cours de la procédure pénale, de préférence avant même que les décisions d’arrêter ou d’inculper les suspects ne soient prises.

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