Liu Xia, poétesse, artiste et veuve de Liu Xiaobo, lauréat du prix Nobel de la paix, a écrit une lettre dans laquelle elle fait état de sa profonde dépression et de la solitude qu’elle éprouve en résidence surveillée. Selon certaines informations, elle a subi ces derniers mois une opération destinée à lui retirer des fibromes utérins. Depuis la mort de son mari, en juillet 2017, aucun contact direct avec elle n’est autorisé et le lieu où elle se trouve n’a pas été confirmé.
La lettre de Liu Xia, adressée à Herta Müller, lauréate du prix Nobel de littérature 2009, a été mise en ligne le 9 décembre 2017 par le poète et écrivain dissident Liao Yiwu, qui vit en Allemagne. Dans cette lettre non datée, rédigée en vers comme un poème, Liu Xia se dit si nerveuse que sa nuque se raidit et qu’elle se recroqueville sur elle-même dès qu’elle entend frapper à sa porte. « Je ne peux pas partir. Je parle toute seule. Je vais devenir folle. », ajoute-t-elle.
Depuis le décès de Liu Xiaobo le 13 juillet 2017, plusieurs vidéos mises en ligne sur YouTube, dont l’authenticité n’a pas été confirmée, auraient montré Liu Xia en divers endroits dans la province du Yunnan et à Pékin. Pourtant, aucun de ses amis proches n’a réussi à entrer en contact directement avec elle pour avoir confirmation de l’endroit où elle se trouvait et savoir comment elle allait.
L’artiste et poétesse Liu Xia est en résidence surveillée illégale depuis que son défunt mari, Liu Xiaobo, a reçu le prix Nobel de la paix en 2010. Juste après l’annonce de l’attribution du prix Nobel, le 8 octobre 2010, la police l’a emmenée dans la province du Liaoning pour la maintenir à distance des médias.
Ces derniers mois, selon des informations relayées par Radio Free Asia, Liu Xia a subi une opération destinée à lui retirer des fibromes utérins (excroissances non cancéreuses dans l’utérus). Au-delà des préoccupations pour sa santé physique, sa santé mentale suscite toujours des inquiétudes, car sa dépression est désormais considérée comme « extrêmement grave ». Cela transparaît à la fin de la lettre adressée à Herta Müller, où Liu Xia écrit : « Je n’ai pas le droit de parler, de parler fort. Je vis comme un légume. Je gis comme un cadavre. »