Deux semaines avant son arrestation le 4 avril 2020, Mohammed al Khudari a été opéré pour son cancer et il suivait un traitement, notamment par radiothérapie. D’après les documents médicaux partagés par ses proches, à sa sortie de l’hôpital, il devait prendre régulièrement huit médicaments différents dans le cadre de son traitement. Bien qu’il ait eu accès à certains soins médicaux en prison, sa famille craint que Mohammed al Khudari ne bénéficie pas d’une prise en charge adaptée. L’arrestation de ces deux ressortissants palestiniens s’inscrit dans le cadre d’une répression plus vaste exercée par les autorités saoudiennes contre les Palestiniens, les Jordaniens et les Saoudiens qui vivent en Arabie saoudite et sont perçus comme ayant des liens avec les autorités de facto du Hamas.
Mohammed al Khudari et Hani al Khudari ont été arrêtés arbitrairement le 4 avril 2019 et sont restés détenus sans inculpation jusqu’au 8 mars 2020. Mohammed al Khudari et Hani al Khudari ont été victimes de violations flagrantes des droits humains – disparition forcée, arrestation et détention arbitraires, détention au secret et détention à l’isolement notamment. En outre, les deux hommes ont été interrogés à huis clos sans que leurs avocats ne soient présents ni ne participent. Leur traitement et leurs conditions de détention génèrent un stress important et une forte pression psychologique pour eux, notamment pour Mohammed al Khudari. Le fait qu’il ne bénéficie pas de soins médicaux adéquats aggrave son état de santé. Une telle situation bafoue l’interdiction de la torture et des mauvais traitements.
Amnesty International a fait état dans un rapport de l’utilisation systématique par les autorités saoudiennes, depuis 2011, du Tribunal pénal spécial pour faire taire la dissidence. L’organisation a constaté que les juges de cette juridiction ont présidé des procès manifestement iniques et prononcé des peines de prison allant jusqu’à 30 ans ainsi que de nombreuses condamnations à mort en vertu de dispositions vagues de la législation visant à lutter contre le terrorisme et la cybercriminalité.