L’étudiant iranien de troisième cycle Hamid Babaei est privé de l’accès aux soins médicaux spécialisés dont il a besoin, y compris aux médicaments. Il souffre de crises de panique récurrentes et a le tympan déchiré, problème qui nécessite une opération. Les autorités continuent de rejeter ses demandes de permission pour raisons médicales. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
Le prisonnier d’opinion Hamid Babaei, 32 ans, étudiant de troisième cycle purgeant une peine de prison de six ans pour des accusations forgées de toutes pièces d’« atteinte à la sécurité nationale », se voit privé d’accès aux soins médicaux spécialisés dont il a besoin, y compris aux médicaments. Il souffre d’otites chroniques causées par un tympan déchiré à l’oreille gauche, affection pour laquelle il a besoin d’être opéré. En outre, il est sujet aux crises de panique, qui se sont aggravées du fait du stress des conditions carcérales. D’après ce que sait Amnesty International, l’administration pénitentiaire ne prend pas en compte ses crises de panique, qu’elle ne considère pas comme un problème médical. Les autorités lui refusent les soins spécialisés dont il a besoin pour ces deux problèmes de santé. Les responsables de la prison de Rajai Shahr, dans le nord-ouest de Téhéran, où Hamid Babaei purge sa peine, refusent souvent de le conduire à ses rendez-vous à l’hôpital ou ne l’y conduisent pas à la bonne date ni à l’heure prévue. Depuis son arrestation en août 2013, il n’a pu honorer que deux rendez-vous médicaux, le premier avec un spécialiste ORL et le second avec un généraliste. Le bureau du procureur, qui supervise les permissions pour raisons médicales et les transferts à l’hôpital, rejette ses nombreuses demandes de permission pour raisons médicales et aurait déclaré que le blocage émane du ministère du Renseignement.
Hamid Babaei a été condamné en décembre 2013 à six ans d’emprisonnement pour « atteinte à la sécurité nationale par la communication avec des États hostiles [à savoir la Belgique] » par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire à Téhéran. Le procès n’a duré que 10 minutes et ne s’est pas déroulé de façon conforme aux normes internationales d’équité. Les charges retenues contre lui s’expliquent par le fait que le ministère du Renseignement lui avait demandé d’espionner des étudiants iraniens vivant en Belgique, où il poursuivait ses études de troisième cycle, et qu’il avait refusé de le faire. La bourse et les autres fonds que l’université de Liège en Belgique lui versait au titre de ses études de troisième cycle ont été considérés comme des « preuves » de ses activités présumées pour le compte d’« États hostiles ». Après son arrestation, Hamid Babaei a été détenu et interrogé sans l’assistance d’un avocat pendant plus d’un mois à la prison d’Evin à Téhéran. Le tribunal lui a ensuite commis d’office un avocat. Il n’a pas été autorisé à engager l’avocat indépendant de son choix.