À une semaine de la date à laquelle il était censé être libéré, Gambira fait l’objet de nouvelles accusations pour des faits datant de 2012. Cet homme est un prisonnier d’opinion, qui doit par conséquent être libéré immédiatement et sans condition.
Le 28 juin, Gambira, un prisonnier d’opinion également connu sous le nom de Nyi Nyi Lwin, a été inculpé par le tribunal municipal de Bahan, à Yangon, au titre des articles 427 (« dégradations ») et 448 (« violation de domicile ») du Code pénal. Il risque d’être condamné à trois années d’emprisonnement supplémentaires pour ces accusations. De plus, il doit comparaitre devant le tribunal municipal de Thanlyin le 30 juin et risque de devoir répondre d’accusations similaires. Son avocat a également été informé que le tribunal municipal de Tamwe allait engager des poursuites similaires contre lui.
Ces accusations sont liées aux activités que Gambira menait en 2012, lorsqu’il a été libéré après avoir été emprisonné depuis 2007 en raison de son rôle moteur dans les manifestations antigouvernementales, mouvement connu sous le nom de la « Révolution de safran ». Lorsqu’il a été libéré, il a essayé de rouvrir des monastères que les autorités avaient fermés en raison des activités des moines pendant la Révolution de safran.
Gambira a été arrêté le 19 janvier 2016, plusieurs jours après être entré au Myanmar depuis la Thaïlande, où il vivait. Ressortissant du Myanmar, il s’y était rendu pour une demande de passeport et avait franchi la frontière à un point de passage officiel sans rencontrer aucun problème. Il a été condamné en avril à une peine de six mois d’emprisonnement assortie de travaux forcés au titre de l’article 13(1) de la Loi sur l’immigration de 1947 (Législation d’exception), pour être entré illégalement dans le pays.
Il devait être libéré le 1er juillet, au terme de sa peine. Cependant, il a été transféré à la prison d’Insein, à Yangon, le 26 juin pour répondre des nouvelles accusations. Amnesty International craint que ces accusations soient motivées par des considérations politiques liées aux activités qu’il a menées il y a quatre ans en lien avec la Révolution de safran, et qu’elles soient portées contre lui maintenant dans le but de prolonger son emprisonnement. Amnesty International considère Gambira comme un prisonnier d’opinion.