Le militant et prisonnier d’opinion tatar, Rafis Kachapov, purge actuellement une peine de trois ans d’emprisonnement pour avoir critiqué le gouvernement russe. Il a fait l’objet de discriminations et d’actes de harcèlement et a été isolé dans une colonie pénitentiaire en République komie, dans le nord de la Russie, à titre de sanction.
Le militant tatar, Rafis Kachapov, a été condamné à trois ans d’emprisonnement le 15 septembre 2015 pour avoir critiqué la participation du gouvernement russe au conflit armé dans l’est de l’Ukraine et le traitement des Tatars en Crimée annexée. À la mi-mars, il a été transféré dans la colonie pénitentiaire n° 19, à titre de sanction, en République komie, dans le nord de la Russie, à 1 200 kilomètres de son domicile à Naberejnye Tchelny, en République du Tatarstan. Le 14 avril, Rafis Kachapov a été transféré à la colonie pénitentiaire n° 31, également en République komie.
Lorsqu’il est arrivé à la première colonie pénitentiaire, le directeur de l’administration pénitentiaire lui a indiqué qu’il était considéré comme un terroriste. Lors de ses prochains échanges avec des gardiens de prison, ces derniers lui ont dit que les Tatars étaient responsables de la catastrophe de Tchernobyl. Presque immédiatement après son arrivée à la colonie, il a été placé en cellule disciplinaire, car il s’était versé de l’eau froide sur le corps le matin (ce qui fait partie de ses habitudes sanitaires et est une pratique commune en Russie). Il a par la suite reçu trois autres blâmes, soit pour ne pas avoir salué un agent pénitentiaire ou ne pas avoir gardé les mains dans le dos. Comme Rafis Kachapov l’a expliqué, il a reçu l’un des blâmes pour ne pas avoir gardé les mains dans le dos alors qu’il s’habillait. Il est maintenant considéré comme un « contrevenant pernicieux » au règlement, ce qui a des conséquences pour ses demandes de libération conditionnelle et une possible grâce. Il a également été interdit à Rafis Kachapov de se masser pour soulager les maux de tête et l’hypertension dont il souffre en raison d’une blessure qu’il avait reçue à la tête. À la fin du mois de mars, la femme de Rafis Kachapov a parcouru 1 200 kilomètres pour lui rendre visite et s’est vu refuser cette visite, car il était en cellule disciplinaire. Des gardiens ont refusé de prendre le paquet avec de la nourriture qu’elle avait apporté pour son mari emprisonné.
Rafis Kachapov risque toujours d’être victime d’actes de discrimination et de harcèlement.