Les autorités cubaines ont suspendu pour six mois les droits de visite d’Eduardo Cardet, défenseur des droits humains, à titre de sanction pour les activités militantes que mène sa famille en sa faveur, selon l’épouse d’Eduardo Cardet. Cet homme est un prisonnier d’opinion et il doit être libéré immédiatement et sans condition.
Le 26 mai 2018, le responsable de la prison de Cuba SI à Holguín, Cuba, a informé la famille d’Eduardo Cardet Concepción que ses droits aux visites familiales avaient été suspendus pour six mois en raison des plaintes que ses proches avaient adressées à la presse internationale et à des mécanismes de défense des droits humains.
Yaimaris Vecino, l’épouse d’Eduardo Cardet, a indiqué à Amnesty International que lorsqu’elle-même, ses enfants et la mère d’Eduardo avaient tenté de lui rendre visite, il n’avait pas été possible de le voir. Les autorités ont informé oralement la famille que les droits de visite d’Eduardo Cardet avaient été suspendus. Selon Yaimaris Vecino, Eduardo Cardet est généralement autorisé à passer des appels à sa famille le mardi. Le mardi 5 juin, il n’a pas appelé, ce qui laisse à penser qu’il a également été privé de son appel téléphonique habituel.
Eduardo Cardet Concepción est le dirigeant du Mouvement chrétien « Libération » (MCL), un groupe qui milite en faveur de la démocratie. Il est incarcéré dans la prison de Holguín depuis qu’il a été arrêté, le 30 novembre 2016, soit cinq jours après la mort de l’ancien dirigeant de Cuba, Fidel Castro. Avant son arrestation, Eduardo Cardet avait accordé des interviews qui avaient été publiées dans la presse internationale et au cours desquelles il s’était montré critique à l’égard des autorités cubaines.
En vertu du droit international, les prisonniers ont le droit de communiquer avec le monde extérieur, en particulier de recevoir la visite de leurs proches et de leur avocat, et de bénéficier de soins de santé adéquats. Toute restriction à ce droit doit être nécessaire et proportionnée à son objectif, sans quoi elle peut s’apparenter à une violation du droit à la vie privée et familiale. Ces droits sont des garanties fondamentales contre d’autres violations des droits humains, y compris la torture ou les autres mauvais traitements.