Écrire Les prisonniers au Pakistan sont exposés au covid-19

Un détenu de la prison de Camp Jail, dont la population carcérale s’élève à 3 500 prisonniers, à Lahore, la capitale de la province, a été testé positif au coronavirus COVID-19 avant d’être transféré vers un établissement médical.

Cependant, alors que les hautes cours provinciales ont publié des directives visant à libérer les détenu·e·s vulnérables, en cours de jugement ou âgés, la Cour suprême du Pakistan a suspendu toutes les ordonnances de libération sous caution. Les prisons au Pakistan sont extrêmement surpeuplées : pour une capacité de 57 742 places, elles accueillent actuellement 77 275 détenu·e·s. Les produits d’hygiène y sont limités et l’accès aux soins y est insuffisant. Faire appliquer la distanciation sociale dans ces conditions de surpopulation serait impossible, ce qui augmente drastiquement le risque de propagation du virus.

Les autorités pakistanaises doivent protéger la santé de tous les prisonniers et envisager sans délai des mesures afin de réduire la population carcérale. Si le gouvernement n’agit pas, les prisons et les centres de détention pakistanais pourraient devenir de hauts lieux de transmission du coronavirus COVID-19.

Les prisons pakistanaises sont fortement surpeuplées. Actuellement, le taux d’occupation des prisons dans le pays s’élève à 130 %. La ventilation y est insuffisante, il n’y a pas assez de lits et l’accès aux médicaments, aux produits sanitaires et d’hygiène est insuffisant. Si chacun·e est exposé au risque de contracter le COVID-19, de telles conditions de détention augmentent toutefois fortement le risque de propagation du virus.

Des familles de détenu·e·s ont fait part de leurs craintes que leurs proches ne soient exposés à un risque accru de contracter le COVID-19. Dans le Pendjab, les visites en prison sont interdites pour les deux prochaines semaines au moins.

Les gouvernements des provinces du Sind et du Pendjab ont annoncé des mesures telles que des libérations anticipées et des tests dans les prisons.
Toutefois, lundi 30 mars, la Cour suprême du Pakistan a suspendu toutes les ordonnances de libération sous caution, affirmant qu’une procédure de « suo motu » (une décision prise par un juge de sa propre initiative, sans incitation d’une tierce partie) ne peut être engagée que par la Cour suprême.

En vertu du droit à la santé garanti par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), les installations, les biens et les services en matière de santé doivent être disponibles en quantité suffisante au sein d’un pays ; accessibles à toutes et tous, sans discrimination ; respectueux de l’éthique médicale et appropriés sur le plan culturel ; scientifiquement et médicalement appropriés et de bonne qualité. Pour être considérés « accessibles », ces biens et services doivent l’être pour toutes et tous, en particulier les catégories les plus vulnérables ou marginalisées de la population : ils doivent notamment être physiquement accessibles, sans danger, pour tous les segments de la population et abordables pour toutes et tous. Le droit à la santé englobe également l’accessibilité des informations concernant les questions de santé.

Conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et aux normes internationales sur les conditions de détention, les autorités pakistanaises doivent garantir à l’ensemble des personnes incarcérées un accès rapide à une aide médicale et à des soins de santé. Les prestations de soins de santé aux prisonniers relèvent de la responsabilité de l’État. Ils doivent recevoir des soins médicaux de même qualité que ceux disponibles dans la société, y compris lorsqu’il s’agit de tester, prévenir et traiter le COVID-19.

Lorsqu’un établissement pénitentiaire dispose de ses propres installations hospitalières, le personnel affecté et le matériel fourni doivent y être suffisants pour assurer un traitement et des soins adéquats aux détenu·e·s qui y sont envoyés. Ceux qui requièrent des traitements spécialisés non disponibles dans les établissements pénitentiaires doivent être transférés vers des institutions spécialisées ou des hôpitaux civils.

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