La militante politique et blogueuse Daria Polioudova est jugée pour satire et critique en ligne de la politique de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine.
Daria Polioudova est une militante politique et blogueuse de Poltavskaya Stanitsa, une localité située dans le territoire de Krasnodar (sud de la Russie). Elle est jugée pour ses activités en ligne qui, selon les autorités, constituent des « appels à se livrer à des activités extrémistes » et des « appels à commettre des actions menaçant l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie ». Ces chefs sont liés à la publication par Daria Polioudova de photos sur le réseau social russe VKontakte. Les clichés la montraient tenant des affiches sur lesquelles étaient inscrits des slogans tels que « Pas de guerre en Ukraine, mais une révolution en Russie ». Les charges portent également sur sa participation à des discussions en ligne concernant l’organisation d’une « marche pour la fédéralisation du Kouban (nom historique donné à une région du sud du pays et qui correspond à plusieurs entités de l’actuelle Russie, dont certaines parties du territoire de Krasnodar).
En août 2014, Daria Polioudova a été placée en détention provisoire. Elle a été remise en liberté conditionnelle en février 2015 dans l’attente de son procès. Des restrictions lui ont été imposées sur ses déplacements. Les audiences pour son procès ont débuté en septembre devant le tribunal du quartier Oktiabrski de Krasnodar. Le ministère public a requis contre elle une peine de trois ans et demi d’emprisonnement. Le tribunal doit rendre son jugement le 21 décembre.
Daria Polioudova est en butte à des persécutions constantes en raison d’autres initiatives contestataires pacifiques, dans la rue et sur les réseaux sociaux. En 2015, elle a été condamnée à quatre reprises à de courtes périodes de « détention administrative », d’une durée comprise entre quatre et 15 jours. Ces détentions à répétition lui ont fait perdre son emploi de conseillère juridique dans un hôpital. Aux termes du droit international relatif aux droits humains, personne ne devrait être emprisonné simplement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association.