Alagie Abdoulie Ceesay, directeur d’une radio gambienne, est détenu depuis août 2015. Inculpé de sédition et de publication de fausses informations, il se trouve depuis plus de six mois à la prison de Mile 2. On lui a diagnostiqué récemment une hypertrophie du foie.
Alagie Abdoulie Ceesay est en instance de jugement pour sédition et publication de fausses informations en vue de susciter la peur et la panique au sein de la population. Amnesty International croit savoir qu’il a partagé avec deux amis travaillant à la présidence une image montrant un révolver pointé vers le président Yahya Jammeh. Elle s’accompagnait d’un commentaire dans lequel celui-ci était prétendument menacé de soulèvement. Alagie Abdoulie Ceesay a envoyé l’image, dont il n’est pas l’auteur et qui circulait déjà sur Internet, à ses amis de manière privée sur leur téléphone portable.
À la suite de cela, il a été arrêté et placé en détention le 17 juillet 2015. Il a été traduit devant la Haute Cour, à Banjul, le 25 août 2015 et inculpé de six chefs de sédition, ce qui est contraire à la section 52 du Code pénal gambien, et de publication de fausses informations en vue de susciter la peur et la panique au sein de la population.
Lors du procès, la défense a commencé à procéder au contre-interrogatoire de Fatou Drammeh, principale témoin à charge, mais celle-ci ne s’est plus présentée ensuite. Elle a fui le pays et déclaré que les autorités l’avaient forcée à témoigner. Le 17 décembre 2015, le tribunal s’est prononcé contre une requête de la défense visant à faire retirer ce témoignage du dossier. Alagie Abdoulie Ceesay est toujours détenu à Mile 2 et son procès a repris le 28 janvier.
Il s’est plaint de douleurs à l’estomac et de troubles du sommeil pendant plus d’un mois avant d’être emmené à l’hôpital universitaire Royal Victoria de Banjul le 13 janvier. Le médecin qui l’a examiné a diagnostiqué une hypertrophie du foie et lui a prescrit des antalgiques. Alagie Abdoulie Ceesay a été reconduit en prison.
La Loi relative à la sédition est un texte draconien qui confère aux autorités des pouvoirs extrêmement larges pour ce qui est d’arrêter et d’emprisonner les détracteurs et va bien au-delà des restrictions légitimes de la liberté d’expression, telles que les décrit le droit international.