Les autorités égyptiennes ont repoussé le procès du photographe de presse Mahmoud Abu Zeid, plus connu sous le nom de Shawkan, au 17 mai. Il est poursuivi pour des accusations forgées de toutes pièces en raison de son activité de journaliste. Cet homme est un prisonnier d’opinion et il risque la peine de mort s’il est condamné.
Le 10 mai, le tribunal pénal du Caire a repoussé le procès de Mahmoud Abu Zeid au 17 mai. Selon son avocat, la date du procès a été repoussée afin de permettre à l’accusation de présenter devant le tribunal les preuves matérielles restantes.
Le jour de cette audience, cela faisait plus de 1000 jours que Shawkan était détenu. Il est le seul journaliste égyptien à avoir été détenu pendant une aussi longue période, qui dépasse de beaucoup la durée maximale de deux ans prévue par l’article 143 du Code de procédure pénale en ce qui concerne la détention provisoire. Mahmoud Abu Zeid est détenu depuis le 14 août 2013, date à laquelle il a été arrêté alors qu’il prenait des photos de la violente dispersion du sit-in organisé sur la place Rabaa al Adawiya, au Caire.
Mahmoud Abu Zeid est jugé dans le cadre d’un procès collectif en même temps que 738 autres accusés, parmi lesquels figurent des dirigeants du mouvement Frères musulmans. Ce photographe de presse fait l’objet d’accusations forgées de toutes pièces, notamment des accusations de « participation à une bande criminelle » et de « meurtre ». Il a nié toutes les charges retenues contre lui. Pendant l’audience du 26 mars 2016, le parquet a présenté des accusations retenues spécifiquement contre Mahmoud Abu Zeid. Un avocat du syndicat de la presse a remis au tribunal une déclaration sous serment confirmant que Mahmoud Abu Zeid exerçait son métier de journaliste au moment de son arrestation, et demandé sa remise en liberté. L’audience a alors été ajournée jusqu’au mois d’avril, afin que le parquet puisse présenter les preuves matérielles relatives à cette affaire. Le 23 avril, l’audience a de nouveau été ajournée, car l’un des coaccusés dans cette affaire n’a pas été amené au tribunal. Les d’avocats de Mahmoud Abu Zeid ont par ailleurs demandé qu’il subisse un examen médical afin d’obtenir confirmation du fait qu’il souffre d’une hépatite C. Cet examen n’a toujours pas eu lieu et il continue d’être privé de médicaments, selon l’un de ses avocats.