Shafkat Abasi, membre de la minorité ethnique tatare, a été arrêté par les autorités chinoises le 13 mars 2017. On est sans nouvelles de lui depuis lors. Il semblerait qu’il ait été appréhendé pour avoir consulté des sites Web étrangers depuis son ordinateur, eu des liens avec un patient âgé qui est un imam et détenu des livres religieux interdits. Les autorités n’ont communiqué aucune information à sa famille, qui craint qu’il ne soit victime d’actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements.
Shafkat Abasi (nom chinois : Xiafuhati Abasi), qui vit à Ürümqi, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, a été arrêté par le bureau de la Sécurité publique d’Ürümqi le 13 mars 2017. Selon des informations obtenues par son frère, un citoyen australien, il semblerait que Shafkat Abasi ait été appréhendé parce que des sites Web étrangers avaient été consultés à partir de son ordinateur. La police a ensuite élargi son enquête sur Shafkat Abasi, membre de l’ethnie tatare et professionnel de la santé diplômé en médecine traditionnelle ouïgoure, pour s’intéresser à ses liens avec un imam âgé de 80 ans et au fait qu’il possédait des ouvrages consacrés à l’histoire et à la religion.
En mai 2017, le frère de Shafkat Abasi s’est rendu à Ürümqi depuis l’Australie pour en savoir plus sur son placement en détention, et s’est rendu au poste de police du district de Nanhu, à Ürümqi, pour tenter de lui rendre visite. Le 8 mai, un commissaire de police adjoint lui a dit que ce n’était pas possible, mais que s’il laissait une copie de son passeport et son numéro de téléphone, la police entrerait en contact avec lui. Plus de sept mois plus tard, le frère de Shafkat Abasi n’a eu aucune nouvelle de la police.
Les membres de la famille de Shafkat Abasi pensent qu’il pourrait être détenu dans la prison de Changji, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, mais ils ne savent pas s’il a été inculpé et ne peuvent pas lui rendre visite.
Cette situation n’est pas rare dans la région, où, sous la direction du nouveau secrétaire régional du Parti communiste, Chen Quanguo, les autorités du Xinjiang ont lancé une campagne de répression sans précédent contre les minorités ethniques et les musulmans. Les méthodes employées sont notamment le recours généralisé à la détention arbitraire, à la surveillance technologique, à des patrouilles de rue puissamment armées, à des postes de contrôle de sécurité et à toute une série de politiques intrusives contraires aux droits humains.