Le projet de loi spécial pour la promotion des investissements par le renforcement des processus d’autorisation en matière environnementale est très général et vague, et tous les types de projets dits d’investissement ou de développement semblent relever du processus simplifié proposé, ce qui pourrait aboutir à un contournement du processus ordinaire d’autorisation en matière environnementale.
L’absence de mécanisme adéquat de défense du droit des individus, des communautés et des groupes à participer aux processus décisionnels susceptibles d’affecter leurs droits est particulièrement préoccupante.
Ces dernières années, les autorités honduriennes n’ont pas été en mesure de définir de ligne de conduite claire pour la défense du droit à un environnement sain et la protection des personnes qui le défendent. En février 2024, le Congrès a adopté le décret 18-2024 qui garantit la protection effective de toutes les zones protégées du Honduras et rétablit la configuration originale du parc national Carlos Escaleras à Tocoa, dans le département de Colón. Il n’a cependant pas encore été mis en œuvre.
Des défenseur·e·s et des organisations ont régulièrement saisi les tribunaux pour dénoncer des crimes et des violations des droits humains liés à des projets d’investissement, et ont payé un prix élevé pour ces plaintes, y laissant parfois leur vie. Selon l’ONG Global Witness, le Honduras est en tête de la liste mondiale des pays où l’on recense le plus grand nombre d’assassinats de défenseur·e·s de l’environnement par habitant.
Ces faits se sont principalement produits dans un contexte plus large de litiges et de violations des droits humains liés à des projets miniers, à l’insécurité foncière et aux violations des droits des peuples autochtones et des personnes d’ascendance africaine.
C’est le cas de l’assassinat de Berta Cáceres, défenseure des Lencas, en 2016, après qu’elle a dénoncé des irrégularités dans l’octroi de licences pour le projet hydroélectrique d’Aguas Zarca, ainsi que des violations à l’égard de populations autochtones. En mai 2024, deux personnes ont été condamnées pour fraude et une autre pour usurpation de fonctions et falsification de documents dans cette affaire.
De la même façon, le défenseur Juan López a été tué le 14 septembre 2024, après que lui-même et d’autres membres du Comité municipal de défense du public et des biens communs ont dénoncé pendant des années des violations de leurs droits à l’eau potable et d’autres droits humains, liées à un projet minier dans le parc national Carlos Escaleras. En mai 2025, le parquet général a engagé des poursuites contre trois personnes pour des cas présumés d’exploitation illégale de ressources naturelles et de dommages aggravés en relation avec un mégaprojet dans le parc national et ses environs.
Dans le cadre d’une procédure pénale distincte, la secrétaire générale de la municipalité de Tocoa est accusée d’avoir modifié un acte de consultation, ce qui a permis l’octroi de licences environnementales.
Le Honduras n’est pas partie à l’Accord régional sur l’accès à l’information, la participation publique et l’accès à la justice à propos des questions environnementales, également connu sous le nom d’« Accord d’Escazú ».