Le Secrétariat exécutif du Système national de sécurité publique (SESNSP) a recensé 26 171 appels d’urgence concernant des cas de violences contre des femmes en mars 2020, quand les premiers cas de COVID-19 sont apparus et l’appel au confinement a été lancé dans le pays. En février, 21 727 appels avaient été recensés. En avril et mai 2020, le nombre d’appels recensés était de 21 722 et 19 975 respectivement.
Le 23 avril, le président a annoncé des coupes du budget fédéral en 2020, destinées à atténuer les conséquences socio-économiques du COVID-19. Ces réductions budgétaires ont déjà eu de graves conséquences pour plusieurs programmes sociaux, notamment ceux destinés à lutter contre les violences liées au genre dans le pays.
Les ressources pour le programme de soutien aux populations autochtones, dont font partie les foyers pour les femmes autochtones et afro-mexicaines (Casas de la Mujer Indígena o Afromexicana - CAMI), ont été temporairement suspendues. En raison de cette suspension, près d’un tiers de ces établissements ont cessé de fournir les soins complets qu’ils fournissaient jusqu’à mai, ce qui porte un coup au droit des femmes autochtones et afro-mexicaines de vivre sans subir de violences et à leur accès à la justice.
Le gouvernement n’a pas encore précisé si ces restrictions budgétaires toucheraient d’autres programmes de soins et de soutien pour les femmes victimes de violences et d’autres programmes en faveur des droits des femmes, ni dans quelle mesure.
Les services fournis par les foyers pour les femmes autochtones et afro-mexicaines permettent à ces femmes de faire valoir leurs droits. Ils sont un espace dans lequel les femmes autochtones et/ou afro-mexicaines bénéficient de soins et d’un soutien acceptables culturellement. Ces foyers sont gérés dans le respect des questions de genre et de droits humains et œuvrent à la prévention de la violence contre les femmes et à la promotion des droits sexuels et reproductifs.