Quatre hommes, dont deux prisonniers d’opinion, ont été libérés sous caution à Dapaong, dans le nord du Togo. Cinq autres hommes qui étaient détenus avec eux en lien avec les manifestations organisées à Mango en novembre 2015 et avril 2016 se trouvent toujours à la prison de la ville.
Le 6 septembre, Adamou Moussa et Zékeria Namoro, prisonniers d’opinion, et deux autres hommes, Issa Issaka et Baba Awali, ont été libérés sous caution après plus de cinq mois de détention. Cependant, les deux prisonniers d’opinion auraient dû être libérés sans condition et toutes les charges retenues contre eux, abandonnées. Cinq autres hommes qui étaient détenus avec eux se trouvent toujours à la prison de Dapaong. Ces neuf personnes avaient été arrêtées en lien avec les manifestations organisées en novembre 2015 et avril 2016. Au cours des manifestations qui ont eu lieu à Mango en novembre 2015, les forces de sécurité ont tué sept personnes et en ont blessé au moins 117. Personne n’a eu à répondre de ces homicides.
Issa Issaka et Baba Awali ont été arrêtés le 1er avril en lien avec les manifestations organisées pour dénoncer l’arrestation d’Adamou Moussa et de Zékeria Namoro. Pourtant, ils affirment ne pas avoir pris part à ces rassemblements.
Adamou Moussa et Zékeria Namoro ont été arrêtés le 1er avril après avoir remis en cause la commémoration de l’indépendance du Togo et réclamé justice pour les personnes tuées, maltraitées ou détenues arbitrairement à la suite des manifestations qui se sont déroulées à Mango en novembre 2015. Ils ont été inculpés d’« incitation à la commission d’une infraction ».
Après leur libération, ils ont envoyé un message à Amnesty International : « Nous sommes extrêmement reconnaissants envers toutes les personnes de bonne volonté qui, de près ou de loin, se sont battues à nos côtés après notre arrestation, le 1er avril, à Mango (Togo). Nous remercions tout particulièrement les membres d’Amnesty International, qui ont défendu la justice sans relâche, dans notre pays et dans le monde entier. Vous nous avez tendu la main en ces temps difficiles où nous étions en proie à l’injustice. Vous étiez avec nous, vous nous avez soutenus moralement, juridiquement, et vous avez séché les larmes de nos familles. »