Écrire Quatre jeunes militants détenus sans inculpation

Quatre jeunes militants angolais appartenant au Mouvement révolutionnaire de Benguela ont été arrêtés par la police le 4 août au soir. Ils sont détenus à la prison de Comarca do Lobito.
Quatre jeunes militants angolais ont été arrêtés le 4 août sans mandat. Avisto Botha, secrétaire général du Mouvement révolutionnaire de Benguela, a été arrêté à son domicile. Son voisin, Valeriano Kussuma, a été arrêté alors qu’il lavait sa moto. Euclides Lucas et Amaro Justino Quintas ont été arrêtés alors qu’ils jouaient au basket-ball dans une école de leur quartier. Des policiers répartis en deux véhicules ont tiré en l’air en approchant de l’établissement. Les militants concernés ont été emmenés à la quatrième unité de police, où ils ont passé la nuit avant d’être transférés au Service d’enquêtes criminelles de Lobito le 5 août au matin. Le 8 août, ils ont été incarcérés à la prison de Comarca do Lobito. Ils n’ont pas encore été inculpés. Cependant, le procureur de la République leur a indiqué qu’ils étaient soupçonnés de vol aggravé, de trafic de stupéfiants et de coups et blessures sur des partisans du parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA). Ils nient les faits qui leur sont reprochés. La caution a été fixée à 65 000 kwanzas pour Avisto Botha et à 48 000 kwanzas pour les autres. Le Mouvement révolutionnaire de Benguela tente actuellement de réunir ces sommes.
Les quatre jeunes militants n’en sont pas à leur première arrestation. Ils s’apprêtaient à participer à une manifestation pacifique prévue pour le 23 juillet et organisée par le Mouvement révolutionnaire de Benguela afin de réclamer des mesures efficaces contre l’inflation en Angola. Vers midi, alors qu’ils se rendaient sur le lieu du rassemblement, Valeriano Kussuma, Euclides Lucas et Amaro Justino Quintas, ainsi que 19 autres militants et un chauffeur, ont été arrêtés par des policiers et emmenés au centre de commandement de la police municipale de Benguela, où ils ont été placés en détention. Avisto Botha et 12 autres militants ont été arrêtés trois heures plus tard, avant le début de la manifestation, et emmenés également au centre de commandement. Tous les militants et le chauffeur ont été libérés sans inculpation le 23 juillet à 19 heures.

Les autorités angolaises ont pour habitude de réprimer la dissidence, souvent avec violence. Dans son rapport Punishing Dissent : Suppression of Freedom of Association and Assembly in Angola (index AI : AFR 12/004/2014), Amnesty International a recueilli des informations sur la façon dont elles restreignent illégalement les libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique.
Plusieurs détracteurs du gouvernement du président José Eduardo dos Santos ont été victimes d’homicides illégaux, de disparitions forcées, de détentions arbitraires et d’actes de torture. Bien que les droits aux libertés d’expression et de réunion pacifique soient clairement inscrits dans la Constitution angolaise et dans plusieurs traités internationaux que l’Angola a signés et ratifiés, ils continuent d’être bafoués.
Les autres membres du Mouvement révolutionnaire de Benguela qui devaient participer à la manifestation pacifique prévue pour le 23 juillet font aussi l’objet d’un harcèlement et de manœuvres d’intimidation de la part des autorités. Un homme se présentant comme un militaire a pris des photos de la maison de Livulo Prata le 4 août, et des policiers se sont rendus au domicile de Ricardo Francisco Pedro Pataca le 5 août. Alors que ce dernier était absent, les agents ont défoncé la porte de sa chambre et fouillé la pièce sans autorisation.
Une manifestation pacifique visant à réclamer des mesures efficaces contre l’inflation en Angola devait avoir lieu le 23 juillet. Ce jour-là, vers midi, le chauffeur de l’organisation non gouvernementale (ONG) angolaise Organização Humanitária Internacional (OHI) conduisait de jeunes militants au lieu du rassemblement lorsque des policiers ont arrêté le véhicule. Le chauffeur et les 22 jeunes militants qui se trouvaient à bord ont ensuite été emmenés au centre de commandement de la police municipale de Benguela, où ils ont été placés en détention. Le véhicule, ses clés et les papiers du chauffeur ont été confisqués. Trois heures plus tard, 13 autres militants ont été arrêtés à l’endroit où la manifestation pacifique devait se dérouler et emmenés au même poste de police. Vers 19 heures, tous les militants détenus et le chauffeur de l’OHI ont été libérés. Les objets et documents confisqués, à l’exception du véhicule, leur ont été restitués le 26 juillet. Les jeunes militants avaient prévenu les autorités de la province de Benguela qu’ils comptaient organiser une manifestation pacifique et celles-ci l’avaient interdite sans justification, en violation du droit de réunion pacifique. Pour en savoir plus : https://www.amnesty.org/fr/documents/afr12/4590/2016/fr/.

Noms : Avisto Botha, Euclides Lucas, Amaro Justino Quintas, Valeriano Kussuma
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