Les jeunes militants Grâce Tshiuza, Mino Bompomi, Cedric Kalonji et Carbone Beni sont détenus arbitrairement et n’ont pas comparu devant un tribunal depuis qu’ils ont été arrêtés, le 30 décembre 2017, alors qu’ils appelaient la population à participer à une manifestation pacifique. Les autorités rechignent à indiquer de quoi ils sont accusés. Ces personnes sont détenues par l’Agence nationale de renseignements (ANR).
Quatre jeunes militants, Grâce Tshiunza, Mino Bompomi, Cedric Kalonji et Carbone Beni, ont été arrêtés le 30 décembre 2017 à Kinshasa mais n’ont pas encore été déférés à un tribunal ni informés des charges retenues contre eux. Le droit de la RDC fixe pourtant à 48 heures la durée maximale de détention sans comparution. Les personnes citées ont été arrêtées alors qu’elles appelaient la population à participer à une manifestation pacifique pour réclamer l’application totale de l’accord du 31 décembre 2016 visant à garantir une élection « inclusive, pacifique et crédible ». Cette manifestation pacifique, organisée par le Comité laïc de coordination (CLC) de l’Église catholique, s’est déroulée le lendemain.
Dès leur arrestation, les quatre jeunes militants ont été emmenés à l’Inspection provinciale de la police de Kinshasa (IPKIN). Trois ont été transférés au centre de détention de l’ANR à Kinshasa, tandis que Carbone Beni a été emmené au camp Tshatshi, un centre de détention géré par les services de renseignement militaire dans la même ville. Ce dernier a ensuite été transféré au centre de détention de l’ANR où se trouvaient déjà les autres. Le 12 janvier, ils ont tous été transférés dans un autre centre de détention de l’ANR, appelé 3 Zulu, qui se situe près de la primature, à Kinshasa. Amnesty International a appris que, le 1er mars, Mino Bompomi et Cedric Kalonji, avaient été ramenés au premier centre de détention de l’ANR où ils avaient été placés juste après leur arrestation.
Pendant plus de deux mois, les autorités congolaises ont privé les jeunes militants de tout contact avec leur famille et un avocat. Bien qu’ils soient désormais autorisés à recevoir des visites de leurs proches et de leur avocat, ces visites sont soumises au bon vouloir des surveillants, qui est aléatoire.
Ce sont tous les quatre des membres de Filimbi, un mouvement citoyen qui fait campagne pour que le président Joseph Kabila quitte le pouvoir, étant donné qu’il a achevé ses deux mandats consécutifs autorisés par la Constitution en décembre 2016.