Shafiqul Islam Kajol est photographe et rédacteur en chef du quotidien bengali Dainik Pokkhokal. Le 10 mars 2020, la police du Bangladesh a enregistré une plainte contre lui et 31 autres personnes au titre de la Loi sur la sécurité numérique pour publication d’informations « fausses, offensantes et diffamatoires » sur Facebook. Personne ne l’a revu depuis lors.
Sa famille a déclaré à Amnesty International qu’il est inhabituel de ne pas avoir de nouvelles de Shafiqul Islam Kajol pendant aussi longtemps. Ses deux téléphones ont été éteints le 10 mars après 20 heures. Sa famille craint qu’il n’ait été victime d’une disparition forcée en raison de la plainte déposée contre lui.
Le lendemain, l’épouse de Shafiqul Islam Kajol a informé la police locale à Dacca qu’il n’était pas rentré à la maison et leur a demandé d’enquêter pour savoir où il se trouvait. La police a nié l’avoir placé en détention et a inscrit la plainte sur le registre général, un document enregistré par la police.
Les autorités du Bangladesh sont tenues au titre de la Constitution de veiller à ce que « nul ne soit privé de sa vie ou de sa liberté personnelle si ce n’est conformément à la loi ». La disparition forcée est un crime relevant du droit international et a atteint le statut de norme impérative du droit international (jus cogens).
Lorsqu’il a examiné le rapport initial du Bangladesh sur sa mise en œuvre de la Convention contre la torture, le Comité des Nations unies contre la torture a regretté que le pays n’ait pas fourni d’informations sur l’état d’avancement des investigations menées sur les allégations de disparitions forcées.
Le Comité a engagé le Bangladesh à ratifier la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.