Plus de mille réfugiés et migrants vivent dans trois camps dangereux, dans des conditions invivables à Elliniko, à Athènes. Les femmes et les filles sont exposées à des risques de violences sexuelles et liées au genre. Les autorités doivent proposer une solution de relogement adaptée de toute urgence aux habitants, après avoir mené une véritable consultation, en vue de fermer les camps.
Plus de mille réfugiés et migrants, parmi lesquels de nombreux enfants, vivent dans des conditions épouvantables et dangereuses dans trois camps installés dans deux anciens sites olympiques et dans le terminal des arrivées de l’aéroport désaffecté dans le quartier d’Elliniko, à Athènes, la capitale grecque. Les habitants des camps, principalement originaires d’Afghanistan, vivent dans des tentes depuis plus d’un an. L’hygiène et les conditions sanitaires sont lamentables, le nombre de latrines et de douches est insuffisant et l’intimité est extrêmement limitée. Les habitants se sont plaints de la présence de rats et de cafards. Les acteurs humanitaires travaillant dans les camps ont signalé de graves problèmes de santé mentale exacerbés par les conditions de vie dans les camps, notamment des cas de dépression, des troubles de l’anxiété et des tentatives de suicide. « Tout le monde devient fou à Elliniko », a déclaré une femme réfugiée à Amnesty International en mars.
L’insécurité est l’un des principaux sujets d’inquiétude dans les camps, particulièrement pour les femmes et les filles qui déclarent être victimes d’un harcèlement verbal constant et être confrontées à des risques de violences sexuelles et liées au genre. Le contrôle des personnes qui entrent dans les camps est insuffisant et la police n’intervient pas dans les problèmes de sécurité à l’intérieur des camps. Les femmes et les filles sont particulièrement en danger dans ces camps, notamment car il n’est pas possible de verrouiller les portes de la plupart des douches et des toilettes, et car elles doivent dormir dans des tentes en l’absence totale de personnel de sécurité. De nombreuses femmes ont déclaré à Amnesty International qu’elles vivent dans une peur constante d’être agressées dans leur tente, aux toilettes ou dans les douches.
La presse a signalé que les autorités prévoyaient de fermer les camps, mais les habitants ont déclaré qu’on ne leur avait pas donné d’informations sur la date d’une éventuelle fermeture et qu’ils n’ont pas été consultés pour envisager des solutions de relogement.
Les autorités grecques doivent leur proposer une solution de relogement convenable de toute urgence, après avoir mené une véritable consultation, en assurant une réelle participation des femmes et des filles. Personne ne doit se retrouver sans abri ou risquer d’être victime d’autres violations des droits humains en raison de la fermeture des camps.