La Grèce risque de renvoyer de force un réfugié syrien en Turquie au titre de l’accord conclu entre ce pays et l’Union européenne (UE). Elle a rejeté sa demande d’asile au motif que la Turquie est un « pays tiers sûr ». La justice grecque devrait statuer sur son appel dans les jours à venir. Ce jeune homme est actuellement détenu par la police sur l’île grecque de Lesbos.
Noori (le nom a été modifié), un réfugié syrien de 21 ans, risque d’être renvoyé de force en Turquie car sa demande d’asile a été déclarée irrecevable. Ses avocats ont saisi la justice grecque afin de faire annuler la décision. Ce jeune homme est actuellement détenu par la police sur l’île grecque de Lesbos.
Le 14 septembre, le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative de Grèce, a pris une ordonnance de référé qui suspend la procédure d’expulsion en attendant qu’il confirme ou infirme la décision de la commission d’appel autorisant le renvoi forcé de Noori en Turquie. Il doit rendre un jugement dans les jours à venir. Si Noori est expulsé, il sera le premier demandeur d’asile renvoyé de force en Turquie depuis l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie, en mars.
Noori a déposé une demande auprès des services d’asile grecs le 4 août, peu après être arrivé de Turquie à Lesbos. L’accord UE-Turquie, signé le 18 mars, permet à la Grèce de renvoyer des demandeurs d’asile et des réfugiés vers la Turquie. La demande de Noori a été déclarée irrecevable en première instance et en appel au motif que la Turquie est un « pays tiers sûr » pour lui. Pourtant, à l’heure actuelle, la Turquie n’est pas un pays où l’on peut renvoyer des demandeurs d’asile et des réfugiés en toute sécurité. En effet, elle n’accorde pas aux Syriens un statut de réfugié à part entière. L’immense majorité des réfugiés et des demandeurs d’asile n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins et ne bénéficient d’aucune aide de l’État. Démunis, ils vivent dans des conditions déplorables. Par ailleurs, le traitement réservé aux personnes renvoyées en Turquie suscite de vives préoccupations, d’autant plus qu’aucun observateur indépendant n’a accès aux centres fermés dans lesquels elles sont placées.