Écrire Les refugiés sont confrontés à des conditions très difficiles sur les iles grecques

Alors que le temps se dégrade, des milliers de réfugiés et de demandeurs d’asile sont confrontés à des conditions inhumaines une fois arrivés dans les îles grecques de la mer Égée, au terme de périples où ils risquent leurs vies. Ils sont exposés aux violences de la police et des membres de groupes d’extrême-droite.

Des milliers de réfugiés et de demandeurs d’asile, dont de nombreux enfants, doivent attendre pendant des jours pour se faire enregistrer par la police grecque, et n’ont au mieux qu’un accès limité à un abri, de la nourriture, des sanitaires et des soins médicaux. Ils parviennent dans les îles grecques de la mer Égée au terme d’un périple qui peut leur coûter la vie. Alors que le temps se dégrade, ils se retrouvent à dormir dehors, avant de poursuivre leur route vers la Grèce continentale et au-delà.

Les garde-côtes, la police et les autorités locales, débordés et manquant de ressources, ne parviennent pas à faire face à la très forte hausse du nombre de personnes qui débarquent sur ces îles – plus de 619 101 depuis le début de l’année 2015. L’absence générale de coordination et parfois le manque de coopération des autorités locales aggravent la situation. Des habitants, des bénévoles, des ONG et des organismes d’aide s’efforcent de combler le manque d’aide humanitaire pour les réfugiés et les demandeurs d’asile.

À Lesbos, l’île grecque qui compte le plus grand nombre d’arrivées (353 145 au 4 novembre), Amnesty International a vu jusqu’à 4 000 personnes, dont des enfants et des femmes enceintes, attendre de se faire enregistrer par la police pendant des jours, sous une météo peu clémente. Les réfugiés dorment dehors dans les campements improvisés de Moria et Kara Tepe, où les conditions sont très dures. Sur d’autres îles, comme Kos et Chios, l’absence de structures d’accueil contraint de nombreux réfugiés et demandeurs d’asile à dormir sous des tentes, installées dans des parkings ou sur le port, sans accès aux installations de première nécessité. « Tout le monde est mouillé... choqué, tremblant », a déclaré un bénévole qui tente de compenser ce que les autorités au niveau local, de l’État et de l’UE ne fournissent pas. À plusieurs reprises, les policiers antiémeutes auraient utilisé des gaz lacrymogènes, frappé et donné des coups de pied aux réfugiés et demandeurs d’asile dans le camp Moria, à Lesbos. En septembre, Amnesty International a vu un groupe de 15 à 25 personnes attaquer des réfugiés et demandeurs d’asile, à Kos.

Les mesures de sécurité renforcées à la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie, notamment la construction d’une clôture de 10,5 km, incitent de plus en plus de réfugiés et migrants à emprunter un itinéraire maritime dangereux. L’immense majorité des arrivants viendraient de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak.

Du 1er janvier au 3 novembre 2015, plus de 477 réfugiés et migrants, dont des jeunes enfants et des nourrissons, ont péri dans des naufrages en mer Égée. Du 28 octobre au 2 novembre 2015, plus de 89 réfugiés et migrants ont péri ou ont disparu lors de sept incidents près des côtes de Lesbos, Samos, Kalymnos et Rhodes.

Une série de facteurs, notamment les défaillances du système migratoire européen, l’absence de planification, l’utilisation inefficace des fonds de l’UE par les autorités centrales et la grave crise financière, enflamme la situation sur les îles.

Seul un petit pourcentage des nouveaux arrivants ont accès aux services de premier accueil, chargés d’identifier les membres des groupes vulnérables. On dénombre environ 1 200 places disponibles dans des centres pour demandeurs d’asile et mineurs non accompagnés en Grèce, ce qui est très insuffisant. Les autorités grecques se sont engagées à plus que doubler ces places d’ici fin 2015.

À la mi-octobre, les autorités grecques ont mis en place un « hotspot » pilote pour permettre à l’agence européenne chargée des frontières et à la police grecque de filtrer les nouveaux arrivants. Il se trouve dans le centre de détention pour migrants de Moria, sur l’île de Lesbos. Cependant, les conditions d’accueil y sont rudes.

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