La situation demeure inquiétante pour des centaines de réfugiés et demandeurs d’asile alors que les autorités ont expulsé de force des réfugiés du centre de détention de Lombrum le 23 novembre, trois semaines après avoir supprimé les services essentiels. Ils demeurent exposés à des violences de la part de membres de la population locale et des forces de sécurité.
Les autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont envoyé le 23 novembre, vers 8 heures, des policiers et des agents de l’immigration, armés de baguettes et de couteaux, au centre de détention de Lombrum sur l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ils ont annoncé aux quelque 420 réfugiés et demandeurs d’asile encore présents dans le centre qu’ils avaient une heure pour préparer leur transfert. Toutefois, après quelques heures de résistance pacifique, ils ont détruit leurs réserves d’eau de pluie et de nourriture et ont embarqué de force certains réfugiés à bord de bus pour les conduire dans d’autres centres de détention sur l’île.
Les policiers et les agents ont arrêté et détenu pendant plus de deux heures Behrouz Boochani, un réfugié qui est aussi journaliste et défenseur des droits humains. Une quarantaine d’hommes ont été expulsés de force du camp Oscar le 23 novembre ; certains ont affirmé en avoir vu d’autres être frappés ou blessés pendant l’opération. La police menace d’expulser de force les centaines de réfugiés toujours présents sur le site.
Le 31 octobre, le gouvernement australien a retiré tout le personnel et tous les services du centre de détention de Lombrum, sur l’île de Manus, où des réfugiés et des demandeurs d’asile avaient été envoyés dans le cadre de la politique cruelle et illégale de traitement hors de ses frontières mise en œuvre par l’Australie. Plus de 600 hommes ont reçu l’ordre de se rendre dans les centres de « transit » plus proches de la ville, ce qui accroît les risques quant à leur sécurité. Les nouvelles structures à Hillside Haus et Lorengau Ouest ne sont pas terminées et n’ont pas de clôtures sûres ni d’alimentation suffisante en électricité.
Les réfugiés et demandeurs d’asile ont résisté pacifiquement au transfert car ils craignent pour leur sécurité. Certains ont déjà été attaqués par des habitants dans la ville de Lorengau, parfois armés de machettes, et plusieurs personnes ont été grièvement blessées. Les autorités n’ont pas pris les mesures nécessaires pour les protéger contre ces violences.