Les réfugiés palestiniens Ali Fares et Mohammed Fares et le réfugié syrien Abdalsalam Sakal risquent toujours l’expulsion. Ces hommes sont en détention depuis le 22 septembre dernier et se sont vu refuser à plusieurs reprises l’accès à des avocats.
Le 21 octobre 2015, Ali Fares, Mohammed Fares et Abdalsalam Sakal ont été transférés du centre pour étrangers en instance d’expulsion d’Erzurum à A ?kale, dans l’est de la Turquie, vers un centre de détention de l’administration au quartier général de la police d’Ankara. Une fois arrivés là-bas, ils se sont vu demander de signer un document selon lequel ils consentaient à leur retour « volontaire » en Syrie, ce qu’ils ont refusé de faire. Le 23 octobre, Ali Fares a été autorisé à recevoir la visite de son partenaire et Mohammed Fares a pu voir sa mère. Les trois hommes ont rencontré une avocate travaillant pour Refugee Rights Turkey, ONG basée à Istanbul.
Cette dernière a informé Amnesty International que les autorités turques avaient permis à l’avocate de rencontrer les trois réfugiés dans la matinée du 23 octobre et confirmé que ceux-ci faisaient l’objet d’avis d’expulsion. Néanmoins, elles l’ont empêché de consulter les dossiers des réfugiés et les avis d’expulsion au motif qu’elle ne disposait pas d’une procuration. L’avocate est retournée au centre de détention avec un notaire afin d’obtenir une procuration, mais les autorités ont refusé de leur communiquer les papiers d’identité des réfugiés, nécessaires à cette démarche. Le comportement des autorités équivaut à un refus du droit des réfugiés à un avocat, et est contraire au droit turc. Ali Fares, Mohammed Fares et Abdalsalam Sakal se sont déjà vu refuser l’accès à un avocat à trois reprises.
Le 26 octobre, à la demande de Refugee Rights Turkey, la Cour européenne des droits de l’homme a ordonné des mesures provisoires pour empêcher l’expulsion de ces trois hommes jusqu’au 17 novembre, au motif qu’ils n’avaient pas pu bénéficier d’une assistance juridique et des voies de recours juridiques turques.
Le droit des réfugiés et des demandeurs d’asile de consulter un avocat et de recevoir la visite de leurs familles est inscrit dans la Loi turque sur les étrangers et la protection internationale. Le droit turc garantit également le droit de contester un avis d’expulsion devant les tribunaux administratifs.