Huit membres du Comité municipal de défense des biens publics et communs, également désignés sous le nom de défenseurs du fleuve Guapinol, vont être maintenus en détention provisoire à Yoro (nord du Honduras). Ces hommes sont incarcérés depuis deux ans pour avoir défendu des sources d’eau protégées menacées par un projet minier. Pourtant, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a estimé que leur détention était arbitraire et a appelé à leur libération immédiate. De plus, des experts des droits humains des Nations unies ont recommandé à tous les États d’envisager des solutions de substitution à l’emprisonnement afin de limiter les risques de propagation du COVID-19, en particulier pour les personnes en détention provisoire ou détenues sans fondement légal. Amnesty International a appelé les autorités honduriennes à réexaminer la détention provisoire de ces huit défenseurs et à prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’ils soient libérés immédiatement.
Le 29 juillet 2021, le bureau du procureur général du Honduras a demandé à la chambre pénale de la Cour suprême de prolonger de six mois la détention provisoire des huit défenseurs du fleuve Guapinol, la durée légale de cette mesure préventive étant de deux ans et la date du procès n’ayant pas encore été fixée. Aux alentours du deuxième anniversaire de leur incarcération, qui a eu lieu le 26 août, la Cour suprême a validé cette prolongation. Par ailleurs, le tribunal de première instance de Trujillo a prévu que le procès aurait lieu au début du mois de décembre 2021.
Bien que cette Action urgente n’ait pas atteint son objectif premier, à savoir la libération des défenseurs du fleuve Guapinol, Amnesty International est convaincue que la campagne publique menée en leur faveur, et notamment les appels envoyés par ses membres, a contribué à attirer l’attention sur cette affaire. Amnesty International va continuer à suivre la situation et sera prête à poursuivre sa campagne en faveur de la libération de ces personnes.