Écrire Report du procès d’un auteur australo-chinois

Yang Hengjun devait être jugé en janvier 2021. Cependant, pour des raisons qui n’ont pas été rendues publiques, son procès a été reporté de trois mois.

Détenu depuis plus de 24 mois, Yang Hengjun dément toujours toutes les allégations d’espionnage à son encontre. Il a subi d’innombrables heures d’interrogatoire et des conditions extrêmement stressantes.

On ignore s’il pourra régulièrement s’entretenir avec des représentants consulaires et consulter son avocat, et on craint qu’il ne soit soumis à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements.

Yang Hengjun est un auteur et blogueur connu dont les romans et prises de position sur la vie publique en Chine ont séduit un large public. Cet ancien diplomate chinois a aussi travaillé dans le secteur privé à Hong Kong, avant de s’installer en Australie en 1999, où il a décroché un doctorat à l’Université technologique de Sydney. Yang Hengjun a obtenu la nationalité australienne en 2002 ; juste avant son arrestation, il résidait aux États-Unis en qualité de professeur invité à l’université de Columbia.

Yang Hengjun a été arrêté par la police à son arrivée dans la ville de Guangzhou (sud de la Chine), où il s’était rendu en avion avec sa famille en janvier 2019. Il a dans un premier temps été placé en « résidence surveillée dans un lieu désigné », une mesure qui, dans certaines circonstances, permet aux enquêteurs de maintenir des personnes hors du système de détention officiel pendant une période pouvant aller jusqu’à six mois, et s’apparente à une forme de détention au secret. N’ayant pas la possibilité de consulter un avocat de leur choix ni d’entrer en contact avec quiconque, y compris leur famille, les suspects placés sous ce régime de « résidence surveillée » risquent de subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements.

Pendant plus de huit mois après son placement en détention, Yang Hengjun a été privé de la possibilité de communiquer avec le consulat australien et n’a pas été autorisé à rencontrer des avocats pour assurer sa défense. Il a finalement été autorisé à s’entretenir en ligne avec un représentant du consulat australien le 31 août et à voir son avocat en face à face le 3 septembre 2020. Yang Hengjun a dit qu’il avait subi plus de 300 interrogatoires, menés par 30 personnes différentes, parfois pendant plusieurs heures d’affilée au milieu de la nuit. Il a également indiqué que les lumières de sa cellule restaient apparemment allumées 24 heures sur 24.

Yang Hengjun a démenti toutes les allégations d’espionnage à son encontre. Selon des informations relayées par les médias, il a dit à son avocat lors de la première visite de celui-ci, le 3 septembre 2020, qu’il considérait que les charges retenues contre lui relevaient de la persécution politique, et qu’il n’avait pas l’intention d’« avouer » des infractions qu’il n’avait pas commises.

L’épouse de Yang Hengjun, Yuan Xiaoliang (résidente permanente en Australie), et leur fils ont été autorisés à se rendre en Chine mais se sont ensuite vu interdire de quitter ce pays. En juillet 2019, Yuan Xiaoliang a essayé de rentrer en Australie en avion mais a été interceptée par un responsable de la sécurité des frontières. Quelques jours après cette tentative, elle a été emmenée par les autorités de l’État et a dû répondre à des questions pendant deux heures. Selon une source proche de cette famille, Yuan Xiaoliang pense qu’elle sera sanctionnée si elle parle aux médias internationaux.

Ce n’est pas la première fois que Yang Hengjun est détenu. En 2011, il a disparu pendant une semaine, après avoir été suivi par trois hommes. Cela a amené la communauté internationale à craindre qu’il n’ait été appréhendé. Cependant, lorsqu’il est réapparu une semaine plus tard, il a dit à la presse qu’il y avait eu un « malentendu » car il avait été souffrant. Yang Hengjun est depuis lors revenu sur cette déclaration.
L’espionnage est considéré comme une « mise en danger de la sécurité nationale » par le droit pénal chinois. Les personnes déclarées coupables d’espionnage sont passibles d’un minimum de trois ans d’emprisonnement, et celles dont il est considéré qu’elles ont compromis la sécurité nationale et « gravement nui au pays et au peuple » encourent la peine de mort.

Lors des procès liés la sécurité nationale, les suspects se voient régulièrement privés des droits procéduraux dont bénéficient les suspects ordinaires, notamment de la possibilité de recourir aux services de l’avocat de leur choix et du droit à une audience publique.

En 2017, Amnesty International a estimé que l’utilisation par la Chine des notions de « renseignement national » et de « sécurité nationale » était vague et trop générale.

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