Aulio Isarama Forastero, gouverneur indigène de la réserve de Catru Dubaza Ancoso, dans la municipalité d’Alto Baudó (département du Chocó), a été tué par des hommes armés, manifestement des membres de l’Armée de libération nationale (Ejército De Liberación Nacional, ELN). À la suite de cette violence, la communauté risque d’être déplacée de force.
La Table ronde de consultation et de dialogue des peuples indigènes du Chocó a rapporté l’homicide d’Aulio Isarama Forastero, dirigeant indigène, qui a eu lieu dans la soirée du 24 octobre, après qu’il eût été intercepté par des hommes armés qui se sont identifiés auprès de la communauté comme membres de l’ELN. La Table ronde a également rapporté l’enlèvement de Jhon Eriberto Isarama Forastero, enseignant de la même réserve indigène, le 7 octobre. On ne connaît toujours pas le lieu où il se trouve. La réserve indigène est en grand danger, car le groupe armé a menacé de tuer toute personne rapportant ces incidents.
La Table ronde indigène du Chocó explique que malgré l’accord de cessez-le-feu bilatéral signé le 1er octobre par l’ELN et le gouvernement colombien, « à ce jour, aucune mesure n’a encore été prise pour veiller à la protection réelle et efficace des communautés ». L’homicide d’Isarama Forastero est le second homicide d’un gouverneur indigène en moins d’un mois, et suit l’homicide d’Ezquivel Manyoma, dirigeant de la municipalité de Medio Baudo, le 7 octobre, par des groupes paramilitaires identifiés comme l’organisation paramilitaire Milices d’autodéfense unies de Colombie (Autodefensas Gaitanistas de Colombia), en la présence de sa famille et d’autres membres de la communauté.
Compte tenu de ces événements et des menaces constantes, les membres de cette réserve indigène risquent un déplacement forcé collectif. D’après des informations du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 21 cas de déplacements ont été enregistrés dans ce département cette année.