Le militant politique soudanais Husham Ali risque d’être expulsé à tout moment de l’Arabie saoudite vers le Soudan, où il risque fort de subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
Selon des informations fournies à Amnesty International, Husham Ali Mohammad Ali, ressortissant soudanais âgé de 46 ans, a été arrêté à son appartement de Djedda, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, par des membres des forces de sécurité du ministère de l’Intérieur le 18 novembre 2018. Ces fonctionnaires ont fouillé la chambre de Husham Ali Mohammad Ali et saisi des appareils électroniques, notamment son ordinateur portable, ses téléphones, des CDs et des clés USB. Ils n’ont pas présenté de mandat d’arrêt ni d’autorisation de perquisition.
Husham Ali a été détenu au secret et placé à l’isolement depuis le moment de son arrestation jusqu’au début du mois de janvier, lorsqu’il a été transféré dans une cellule avec d’autres détenus. Durant cette période, il a subi plusieurs interrogatoires concernant son militantisme, et des responsables carcéraux lui ont affirmé qu’il avait été arrêté à la demande des autorités soudanaises. Le 6 mars 2018, Husham Ali a été transféré de la prison de Dhaban jusqu’au centre de détention de Shumaisi, un établissement relevant des services d’immigration, aux abords de Djedda, où ses empreintes digitales ont été relevées, ce qui fait craindre qu’Husham Ali ne soit expulsé d’un moment à l’autre.
Husham Ali est comptable et travaille à son compte en Arabie saoudite, où il réside depuis 2010. Militant de l’opposition au Soudan pendant de nombreuses années, il a continué à contribuer à divers forums en ligne après s’être installé en Arabie saoudite, et soutient par ailleurs des organisations caritatives au Soudan. Après la campagne de répression menée par le gouvernement soudanais contre la société civile en 2013, il est devenu plus actif en ligne et a écrit divers billets de blog et articles dénonçant la corruption gouvernementale. Il a également publié des informations sur la torture en détention par les autorités soudanaises, et exprimé sur sa page Facebook son soutien à la campagne de désobéissance civile de novembre et décembre 2016 au Soudan.
S’il est expulsé, il existe un risque réel que cet homme soit soumis à des actes de torture et d’autres mauvais traitements par les autorités soudanaises. Amnesty International a précédemment recueilli des informations sur les actes de torture et autres mauvais traitements infligés à des militants soudanais expulsés par l’Arabie saoudite vers le Soudan.