Robert Melson a été exécuté en Alabama dans la nuit du 8 juin, après que la Cour suprême des États-Unis a levé le sursis temporaire qu’elle lui avait accordé quelques heures plus tôt. C’est la seconde exécution en Alabama en deux semaines.
Robert Melson a été condamné à mort en 1996 pour un triple meurtre commis en 1994 au cours d’un vol à main armée dans un restaurant Popeye’s situé à Gadsden, en Alabama. Il a toujours clamé son innocence. Son co-accusé, dont les premières déclarations accusaient également Robert Melson, a plus tard affirmé que ce dernier n’était pas impliqué.
Le 2 juin 2017, la Cour d’appel du onzième circuit a prononcé un sursis en attendant de trouver une solution au recours formé par plusieurs condamnés à mort en Alabama contre l’utilisation du midazolam comme sédatif dans le protocole d’injection létale. L’État a fait appel et, le 6 juin, sans aucune explication, la Cour suprême des États-Unis a levé le sursis. Trois des juges ont protesté contre l’annulation du report de l’exécution.
À l’approche de l’exécution, les avocats de Robert Melson ont introduit une requête d’urgence portant une nouvelle fois sur l’utilisation du midazolam, afin d’obtenir un nouveau sursis. La Cour d’appel a levé le sursis le 8 juin. Peu avant l’heure prévue de l’exécution, la Cour suprême a prononcé un sursis temporaire pour donner le temps de prendre la requête en considération, mais elle l’a levé environ trois heures plus tard. Personne ne s’est prononcé contre cette décision. L’exécution a débuté peu avant 22 heures, et Robert Melson a été déclaré mort à 22 heures 37, heure locale. Il n’a pas fait de déclaration finale.
Steve Marshall, le procureur général de l’État d’Alabama, a dit dans une déclaration qu’il a faite après l’exécution : « Après des décennies, Robert Melson a cessé de glisser entre les doigts de la justice. Pendant 33 ans, les familles des trois jeunes gens dont il a pris la vie, ainsi que du survivant, ont attendu de pouvoir tourner la page et guérir. Elles peuvent enfin commencer ce soir. »
Cette exécution est la treizième aux États-Unis cette année, ce qui porte à 1 455 le nombre de personnes auxquelles les autorités de ce pays ont ôté la vie depuis la reprise de cette pratique en 1977, après l’approbation de la nouvelle législation relative à la peine capitale par la Cour suprême fédérale en 1976. Soixante de ces exécutions ont eu lieu en Alabama, la dernière le 25 mai 2017. Amnesty International est opposée à la peine de mort en toutes circonstances. À l’heure actuelle, quelque 141 pays sont abolitionnistes en droit ou dans la pratique.