Le syndicaliste iranien Jafar Azimzadeh, président du Syndicat libre des travailleurs d’Iran, a perdu connaissance le 27 juin, après deux mois de grève de la faim. Il est hospitalisé depuis le 18 juin en raison de la dégradation de son état de santé mais il risque d’être renvoyé à la prison d’Evin, à Téhéran, où il pourrait être en danger. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
Le syndicaliste et prisonnier d’opinion iranien Jafar Azimzadeh, soudeur et président du Syndicat libre des travailleurs d’Iran, a perdu connaissance à plusieurs reprises depuis son admission à l’hôpital Sina, à Téhéran, le 18 juin. Il se trouvait auparavant à la prison d’Evin, où il purgeait une peine de six ans d’emprisonnement en raison de ses activités syndicales pacifiques. Son état de santé s’est dégradé depuis qu’il a entamé une grève de la faim illimitée le 29 avril, à l’approche de la Journée internationale des travailleurs.
Il entendait protester contre son arrestation et sa condamnation, et celles d’autres syndicalistes et d’enseignants, pour des motifs fallacieux liés à la sécurité nationale, ainsi que contre la répression des réunions pacifiques des syndicalistes et des grèves, l’interdiction des manifestations indépendantes prévues à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs et de la Journée mondiale des enseignants, et les salaires inférieurs au seuil de pauvreté. Jafar Azimzadeh refuse de s’alimenter et de prendre des médicaments à l’hôpital mais a autorisé les médecins à lui administrer des liquides par voie intraveineuse. Outre les pertes de connaissance, il souffre de palpitations, de saignements intestinaux et rénaux, de problèmes urinaires et de vertiges, sa vue et son ouïe sont diminuées et il a du mal à marcher. Tout le côté gauche de son corps est engourdi. Le procureur général de Téhéran a ignoré les appels à l’aide de sa famille, en précisant qu’il ne ferait rien, quand bien même son inaction entraînerait la mort de Jafar Azimzadeh. Pourtant, l’Organisation iranienne de médecine légale, une instance publique, a déclaré dans une lettre que Jafar Azimzadeh devait se voir accorder une permission pour raisons médicales.
Jafar Azimzadeh a été arrêté pour la première fois le 30 avril 2014. Il a été détenu 46 jours par le ministère du Renseignement dans la section 209 de la prison d’Evin, privé de tout contact avec sa famille et son avocat, avant d’être libéré sous caution. Il a été condamné en mars 2015 à six ans d’emprisonnement à l’issue d’un procès inique devant un tribunal révolutionnaire de Téhéran, qui l’a déclaré coupable de « rassemblement et collusion en vue de porter atteinte à la sécurité nationale » et de « propagande contre le régime ». En outre, il lui est interdit pendant deux ans de « s’affilier à un parti ou groupe politique ou un collectif à vocation sociale » et de « mener des activités sur Internet et dans les médias, notamment la presse écrite ». Il a commencé à purger sa peine le 8 novembre 2015.