Edem Bekirov est membre de la minorité ethnique des Tatars de Crimée en Ukraine. Une partie de sa famille vit toujours sur la péninsule de Crimée, que la Russie a annexée et occupe depuis 2014. Le 12 décembre 2018, alors qu’Edem Bekirov rendait visite à sa mère et à des proches en Crimée, les forces de sécurité russes l’ont arrêté. Après son arrestation, il a été soumis à un traitement inhumain et dégradant, a été privé de soins médicaux, de nourriture et d’eau pendant deux jours, et a vu son droit à un procès équitable bafoué. Il a été accusé de possession et transfert d’explosifs et de munitions.
En Russie, les organes chargés de l’application des lois utilisent fréquemment ces accusations pour s’en prendre à des citoyens de manière arbitraire, particulièrement dans le cadre de poursuites motivées par des considérations politiques. Edem Bekirov continue de clamer son innocence.
Depuis le début de l’occupation et de l’annexion illégale de la Crimée par la Fédération de Russie en 2014, Amnesty International a dénoncé la persécution systématique de la communauté des Tatars de Crimée par les autorités russes (voir le rapport intitulé In the dark : The silencing of dissent).
L’Union européenne a évoqué publiquement le cas d’Edem Bekirov à plusieurs reprises.
Le 11 juin 2019, il a été signalé que la Cour européenne des droits de l’homme avait accordé des mesures provisoires en faveur d’Edem Bekirov, en vertu de l’article 39 de son Règlement, exhortant l’État russe à le transférer à l’hôpital en raison de la détérioration de son état de santé. Les mesures provisoires sont décidées par la Cour dans des circonstances exceptionnelles, pour prévenir des dommages graves et irréversibles ; bien qu’elles soient uniquement prévues dans le Règlement et non dans la Convention européenne des droits de l’homme, les États parties sont tenus de les respecter.