Sept hommes ont été tués pendant une opération de sécurité conjointe de la police civile et de l’armée à São Gonçalo (État de Rio de Janeiro). L’affaire ne fait pas l’objet d’une enquête, et l’impunité risque de prévaloir, en raison de l’adoption d’une loi transférant aux tribunaux militaires la compétence pour juger les infractions commises par des membres de l’armée.
Sept hommes ont été tués le 11 novembre, tôt dans la matinée, dans l’ensemble de favelas (bidonvilles) de Salgueiro, dans la municipalité de Sâo Gonçalo (État de Rio de Janeiro), pendant une opération de sécurité conjointe de la police civile et de l’armée. Des dizaines d’hommes ainsi que des véhicules blindés ont été mobilisés pour l’opération. Dans un premier temps, les policiers présents ont indiqué au service chargé des investigations sur les homicides, qui a ouvert une enquête, qu’ils n’avaient pas fait usage de leurs armes et que seuls des militaires avaient utilisé des armes à feu. Les militaires ont contredit cette version des faits et affirmé qu’ils n’avaient abattu personne, ni même utilisé leurs armes à feu, au cours de cette opération. Selon des témoins, des victimes ont fait l’objet d’exécutions extrajudiciaires, et certaines ont été abattues à bout portant.
Le service des homicides de la police civile a déclaré publiquement qu’il ne pouvait poursuivre ses investigations sur cette affaire, car il ne pouvait enquêter sur les actions du personnel militaire. Depuis l’entrée en vigueur de la Loi n° 13.491 en octobre 2017, ce service ne peut plus interroger les militaires, ni procéder à des analyses de police scientifique sur leurs armes. Cette loi transfère également aux juridictions militaires la compétence pour juger les violations des droits humains commises par des militaires, y compris les atteintes à la vie (meurtre ou tentative de meurtre, entre autres). En raison de ces nouvelles dispositions législatives, l’affaire ne fait pas l’objet d’investigations et ces homicides risquent de rester impunis.