Écrire Soins médicaux requis pour un prisonnier d’opinion

Le prisonnier d’opinion Rosmit Mantilla devait subir une intervention chirurgicale le 31 octobre. Or, en dépit d’une décision de justice l’y autorisant, des membres des services vénézuéliens de renseignement l’ont ramené en prison, où il a été placé dans une cellule disciplinaire tandis que sa santé continue à se dégrader.

Rosmit Mantilla - militant en faveur des droits des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI) et membre du parti d’opposition Voluntad Popular (Volonté populaire) - est en détention depuis le 2 mai 2014 dans des locaux du service national de renseignement (Servicio de Inteligencia Bolivariano Nacional, SEBIN), à Caracas, sans que les accusations portées contre lui n’aient été étayées par le moindre élément de preuve fiable. Cet homme est un prisonnier d’opinion et il doit par conséquent être libéré immédiatement et sans condition.

Le 31 octobre, Rosmit Mantilla a été transféré au service urologie de l’Institut Tamanaco, à Caracas, afin d’y subir des opérations chirurgicales pour plusieurs calculs rénaux, des problèmes récurrents à la vésicule biliaire et un épaississement de la paroi gastrique. Cependant, bien qu’un tribunal ait prononcé une décision autorisant une intervention médicale immédiate, des agents du SEBIN n’ont pas permis que celle-ci ait lieu et ont ramené Rosmit Mantilla à leur siège.

Selon des informations recueillies par Amnesty International, à son retour au SEBIN, Rosmit Mantilla a été placé dans une cellule disciplinaire sans électricité, où il se trouve toujours. Des membres de sa famille ont indiqué à Amnesty International qu’ils ont pu lui rendre visite pendant 30 minutes le 6 novembre. Selon eux, il continue à souffrir, est émacié et déprimé par sa situation. Ils ont ajouté qu’un garde est posté devant sa cellule en permanence et que les autres visiteurs et détenus ne sont pas autorisés à lui parler. Sa sécurité et son intégrité physique et mentale suscitent des inquiétudes, car son état requiert des soins médicaux urgents.

Rosmit Mantilla milite en faveur des droits de la communauté gay, lesbienne, bisexuelle, transgenre et intersexuée (LGBTI) et est membre du parti d’opposition Volonté populaire. Il a été arrêté le 2 mai 2014, puis de nouveau trois jours plus tard, le 5 mai 2014. Depuis lors, il est injustement maintenu en détention dans les locaux du SEBIN à Caracas, sans qu’aucun élément de preuve crédible ne soit venu étayer les accusations formulées contre lui.

Le parquet a accusé Rosmit Mantilla d’incitation publique et d’actes d’intimidation, d’entrave à la circulation, d’incendie de bâtiments publics et privés, de dégradations avec violence et de complot, dans le contexte de manifestations antigouvernementales s’étant déroulées entre février et juillet 2014.

Des manifestations pour et contre le gouvernement se sont tenues entre février et juillet 2014, et ont fait au moins 43 morts et 878 blessés, dont des membres des forces de sécurité. Sur les quelque 3 300 personnes arrêtées, la plupart ont été relâchées, même si certaines d’entre elles risquent d’être jugées pour leur implication présumée dans les violences commises lors des manifestations.

Leopoldo López, le dirigeant de Volonté populaire, a été condamné à près de 14 ans de prison le 10 septembre 2015, sur la base d’accusations infondées d’incitation à la violence durant des manifestations contre le gouvernement en février 2014, à l’issue d’un procès inique motivé par des considérations politiques évidentes et permis par un appareil judiciaire manquant d’indépendance. En ce qui concerne Rosmit Mantilla, Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion et demande donc sa libération immédiate et sans condition.

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