Écrire Soixante mille personnes expulsées de force à Port Harcourt

Les autorités de l’État de Rivers ont expulsé de force des milliers d’habitant·e·s des zones situées au bord de l’eau dans le quartier de Diobu, à Port Harcourt (État de Rivers, sud du Nigeria). Quelque 60 000 personnes vivent dans ce quartier.

Le gouverneur doit suspendre tout projet de nouvelle démolition, fournir de toute urgence une assistance à toutes les personnes déjà touchées et veiller à ce qu’elles puissent avoir accès à la justice et à des recours utiles.

Port Harcourt est la capitale et la plus grande ville de l’État de Rivers, au Nigeria. Cette métropole, qui compte plus de trois millions d’habitant·e·s, est située le long du fleuve Bonny. Bien qu’il s’agisse d’une région productrice de pétrole du delta du Niger, des milliers de personnes y vivent sous le seuil de pauvreté, dans des logements abordables mais inadéquats. Les expulsions forcées qui ont eu lieu à Port Harcourt dans les localités situées au bord de l’eau ont affecté la vie et les moyens de subsistance des habitant·e·s. Elles sont intervenues après que le gouverneur de l’État de Rivers, Nyesom Wike, eut annoncé dans son message du Nouvel An 2022 que les autorités de cet État allaient s’atteler, à partir de la deuxième semaine de janvier, à la démolition de toutes les cabanes et autres constructions de fortune situées dans les zones fortement touchées par la crimi
nalité à Port Harcourt.

En vertu du droit international relatif aux droits humains, une expulsion ne doit intervenir qu’en dernier recours, une fois que toutes les autres solutions possibles ont été étudiées et que des mesures satisfaisantes de garantie de procédure ont été prises. Les personnes concernées doivent notamment avoir été averties dans un délai raisonnable, être véritablement consultées et avoir accès à des voies de recours.

Les gouvernements doivent également veiller à ce que personne ne se retrouve sans domicile ou exposé à d’autres atteintes aux droits humains à la suite d’une expulsion. Lorsque les expulsions peuvent être justifiées, il incombe aux autorités compétentes de veiller à ce qu’elles soient effectuées dans le respect de la législation et de manière compatible avec le droit international relatif aux droits humains et les normes internationales en la matière.

Bien que la Constitution nigériane enjoigne à l’État de veiller à ce qu’un logement adéquat soit mis à la disposition de tous les citoyens, cette disposition figure dans les « principes directeurs » de la Constitution et n’est donc pas exécutoire devant les tribunaux nigérians. Cependant, en tant que partie au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et à d’autres traités internationaux et régionaux relatifs aux droits humains, le Nigeria est tenu de protéger le droit à un logement convenable, de s’abstenir de recourir aux expulsions forcées et même de les empêcher.

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